Ces bonnes surprises
C'est un film "bouche-trou", qui a atterri dans mon plan d'attaque pour la fête du cinéma 2008, parce que je n'avais rien trouvé d'autre à cette séance. Ce fut une grande et très bonne...
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le 30 oct. 2010
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À première vue, Deux jours à tuer semblerait être une étrange digression pour le réalisateur Jean Becker dans un territoire beaucoup plus sombre que celui pour lequel il est connu. Ceux dont l'expérience de Becker se limite à ses comédies champêtres fantasques Les Enfants du marais (1999) et Dialogue avec mon jardinier (2007) seront surpris par le ton vicieusement misanthrope et mélancolique de ce dernier film. Ceux qui ont une plus grande appréciation de son travail seront un peu moins choqués. Après tout, c'est le même Jean Becker qui nous a offert le thriller résolument viscéral L'Été meurtrier (1983) et la comédie noire un peu malade Un crime au paradis (2001). Jean Becker est un cinéaste bien plus polyvalent que ce que la plupart des gens lui attribuent.
D'emblée, le film ressemble à la frénésie habituelle de la crise de la quarantaine et apparaît initialement comme une arnaque évidente des 99 francs de Jan Kounen.(2007). Lorsque ses idées de commercialisation d'un produit laitier panaché sont rejetées par son client, un publicitaire d'âge moyen déraille et commence à se comporter comme un jeune délinquant doué d'attitude. Après avoir quitté son emploi, insulté ses amis et donné à l'œuvre de son enfant le traitement complet de Brian Sewell (cruel, si cruel), il quitte sa femme et s'en va en Irlande pour rendre visite à son père. Le film tente de faire ressembler tout cela à un mystère de meurtre, mais vous devez être assez
épais et sans imagination pour ne pas avoir compris pourquoi M. Grumpy se comporte comme il le fait en une vingtaine de minutes. Quand la solution au soi-disantle mystère est enfin dévoilé l'élément de surprise brille par son absence. C'est un peu comme regarder une histoire d'Agatha Christie dans laquelle Hercule Poirot laisse échapper par mégarde l'identité du meurtrier avant que le crime ne soit commis.
Deux jours à tuer échoue en tant que mystère et il est également assez proche de l'échec en tant que pièce de théâtre. Les gadgets d'auteur comme le tremblement de la caméra et certaines tentatives ratées de comédie fournissent des distractions inutiles du noyau émotionnel du film et le privent de l'authenticité que l'histoire mérite. Les seules scènes qui sonnent juste sont celles vers la fin du film où Antoine fait la paix avec son père séparé, les séquences à deux mains impliquant des personnages masculins étant quelque chose que Becker fait particulièrement bien . Le fait que le film fonctionne aussi bien est presque entièrement dû au choix inspiré de l'acteur principal par Becker. Albert Dupontel convient parfaitement au rôle tragi-comique ambigu qu'il joue dans ce film. Même lorsqu'il est catapulté sans ménagement par son réalisateur dans une mer de vieux clichés périmés (la représentation de l'Irlandais par Becker est particulièrement loufoque), Ici, ses talents d'acteur sont mis à l'épreuve jusqu'au point de rupture, mais il parvient toujours à réaliser une performance extrêmement convaincante,
caractérisée par son intensité maussade et un sentiment de désespoir qui monte lentement.
La présence vedette d'Albert Dupontel est à peu près la seule qualité de ce film. Grâce à la mise en scène autoritaire de Becker et à un scénario généralement terne (adaptation assez naïve d'un roman de François d'Épenoux), les tentatives du film de jouer la carte du mystère deviennent vite lassantes. Un scénario médiocre inspire rarement mieux que des performances médiocres, il n'est donc pas surprenant que les contributions des co-stars de Dupontel (à l'exception évidente de Pierre Vaneck) n'aient rien d'extraordinaire. De l'ensemble des acteurs et de l'équipe, seul Dupontel semble motivé pour donner au film son meilleur coup et il est dommage que, étant lui-même un cinéaste accompli, il n'ait pas été en mesure de le réaliser lui-même. Tuer le temps est à peu près tout ce pour quoi ce film est bon.
Créée
le 5 mai 2022
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