Ces bonnes surprises

C'est un film "bouche-trou", qui a atterri dans mon plan d'attaque pour la fête du cinéma 2008, parce que je n'avais rien trouvé d'autre à cette séance.

Ce fut une grande et très bonne surprise.

Déstabilisant au premier abord, le film impose son rythme.
Il y a un contraste saisissant entre la lenteur apparente de certaines scènes, et la rapidité du changement qui s'imprime sur l'âme du personnage.

Dupontel, on l'avait déjà vu, sait jouer autre chose que le mec complètement déjanté dans un film sans queue ni tête, ou violemment délirant.

Ici, il livre une prestation émouvante, juste.
Que l'on soit touché ou non par le sujet, que l'on ait déjà ressenti ce besoin de tout foutre en l'air pour une nouvelle vie, un nouveau départ ou non, on sera forcément remué par la brusque évolution de cet homme.
Jamais dans l'apitoiement, on est simplement compatissants, tristes, compréhensifs, contemplatifs.
Pour avoir échangé avec plusieurs amis concernant leur ressenti, la perception que l'on retiendra dépendra grandement de la situation personnelle et de l'état d'esprit de chacun au moment du visionnage.

De la subjectivité comme pour n'importe quelle œuvre, certes, mais pas seulement.
On aborde ici des fondamentaux tels, que la mise en image recèle finalement une importance toute relative.
Certains décors et éclairages se prêtent bien à l'expérience que propose Becker, mais leur impact est marginal face à l'émotionnel.

Je ne suis pas forcément un spécialiste de l'introspection, mais j'avoue être ressorti de la salle avec un sentiment de flottement, un léger malaise et en tout cas un paquet de réflexions en tête.
Pour un "petit film", relativement simple dans sa réalisation et dont on a fait peu de publicité, c'est un bien beau résultat.

Ni road-movie ni drame psychologique à proprement parler, Deux jours à tuer n'est pas facile à ranger dans une case, sinon celle des films par lesquels on aimerait plus souvent se faire prendre par surprise.

Expérience à faire.
Et pas forcément à partager d'ailleurs.
J'étais heureux d'être allé seul au cinéma, pour une fois.
À bon entendeur.