"Car elle est ma soeur, elle fait donc partie de moi."
Justin Chadwick nous livre ici un très beau film, pourtant très sombre dans son propos et par moment très glauque également. Cependant la réalisation soignée et les bonnes interprétations permettent de rendre l'histoire vraie à la fois moins sordide et réellement prenante.
« Deux sœurs pour un roi » est un drame historique qui brille par sa réalisation léchée, des costumes et décors remarquables, en passant par des choix de plans de caméra intelligents pour rendre l'oeuvre plus intime, mais également un thème principal très fort, Chadwick ne se contente pas seulement de nous dépeindre et d'adapter le roman qui relate l'histoire vraie des sœurs Boleyn, il nous fait vivre son récit avec intensité et passion.
A l'instar des « Elizabeth » de Shekar Kapur (qui sont d'ailleurs les deux suites de « Deux sœurs pour un roi » puisque les films relatent la vie de la fille d'Anne Boleyn.), le film de Chadwick nous propose une histoire qui a tout les codes des plus grands films romantiques et dramatiques, sa seule particularité finalement c'est de transposer tout cela à l'époque de la dynastie des Tudor. La véritable qualité du film réside bien évidemment dans son écriture à la fois simple mais efficace, le spectateur n'est jamais perdu dans ce méli-mélo d'intrigue, l'autre qualité du film est bien entendu le casting.
Natalie Portman est une Anne Boleyn à la fois touchante, glauque mais également détestable, c'est également le même constat pour Eric Bana qui signe d'ailleurs ici sa meilleure performance. Ces deux personnages changent du tout au tout au fur et à mesure que l'histoire se déroule, finalement c'est Scarlett Johansson qui demeure être le seul personnage attachant, le plus humain mais néanmoins le plus complexe, notons aussi la bonne performance de la magnifique Kristin Scott-Thomas qui s'en sort de façons admirables et campe son rôle avec conviction.
Le seul bémol finalement de « Deux sœurs pour un roi » c'est sa seconde partie un peu trop vite expédiée, comme si il était primordial que le film ne dure pas plus de deux heures, les dernières intrigues se retrouvent donc alors très vite révélées. Il y avait ici matière à développer encore plus, et rendre tout ceci plus prenant.