Deux sœurs pour un roi ou comment une lutte acharnée mènera Anne Boleyn jusqu'au trône et l'échafaud. En théorie... Car le film déforme à ce point les faits qu'il en vient à contrefaire la réalité des enjeux politiques d'une époque.
Le roman de Philippa Grégory était déjà historiquement approximatif. Mais le film ne peut pas nous le servir comme excuse, il est loin d'en être une adaptation fidèle. Et, curieusement, ce n'est pas pour apporter un regard plus juste sur l'Histoire, mais au contraire pour s'en éloigner d'avantage.
Le livre a au moins le petit mérite, en adoptant le point de vue de Mary, d'explorer à travers l'évolution de son statut à la cours et de ses idées, la condition féminine au XVIème siècle.
Mais les personnages de Chadwick sont plats, sans envergure. Ils se laissent porter par le vent sans réelle conscience de ce qui se joue autour d'eux. Scarlett Johanssen, transparente à force douceur, semble au bord de l'évanouissement à chaque réplique et Natalie Portman incarne une Anne Boleyn terne et sans volonté. Le film souffre par ailleurs d'un montage incohérent qui fait disparaître des personnages en dépit de toute logique.
L'absence de Wolsey et de Cromwell, pourtant emblématiques de l'époque et de ses bouleversements, démontre à quel point l'aspect politique est occulté. Or, il me semble difficile d'aborder un règne - et à plus forte raison celui d'Henri VIII - sans en aborder les événements majeurs.
Deux soeurs pour un roi est un film avec un bel emballage mais qui sonne désespérément creux. Il n'est ni le reflet d'une époque, ni le portait d'une femme. Juste une valse de jupons sur fond de mesquineries de chattes en colère.