Pas de pot pour Allan
Le film à sketches, j’y crois assez peu, surtout lorsqu’il est composé de plusieurs parties sans lien évident et réalisé par plusieurs réalisateurs. C’est évidemment le cas de ces Deux yeux...
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Le film à sketches, j’y crois assez peu, surtout lorsqu’il est composé de plusieurs parties sans lien évident et réalisé par plusieurs réalisateurs. C’est évidemment le cas de ces Deux yeux maléfiques qui ont, pour point commun, d’être deux histoires adaptées d’Edgard Allan Poe. Prévu à l’origine pour quatre réalisateurs, ce projet s’est finalement contenté de deux, à savoir George A. Romero et Dario Argento. Associés, plus ou moins, pour le film Zombie dont le second assura le montage européen et où il convia les Goblin pour assurer la musique, les deux amis ne partagent pas tout à fait le même univers. C’est plutôt une évidence à la vue de ce film et de leurs segments respectifs.
Pas trop pointilleux sur la forme, George A. Romero propose une relecture de La Vérité sur le cas de Monsieur Valdemar assez plate sur le plan visuel. On se dirait même très clairement dans un téléfilm. L’histoire cependant est intrigante et elle est menée avec suffisamment de savoir-faire pour séduire. On retrouve le ton résolument humoristique et caustique du réalisateur avec un final qui boucle intelligemment la boucle. C’est bien ficelé et efficace même si la forme empêche l’ensemble d’être une totale réussite.
L’adaptation du Chat noir par Dario Argento est son exact opposé ou presque. Attiré par la forme, le cinéaste italien utilise la nouvelle de Poe comme un prétexte, se moquant d’une intrigue qui n’a, au final, ni queue ni tête. Au hasard, la dernière scène, où on ne comprend absolument pas ce que veut faire le personnage principal. L’ambiance est au rendez-vous mais le récit finit par fatiguer. Ses excès et ses incessants allers-retours autour de personnages dont les agissements n’ont pas de sens laissent le spectateur à quai. On retiendra quelques jolies scènes mais, globalement, on retrouve le Dario Argento qu’on n’aime pas trop, celui qui n’a pas grand-chose à dire et qui essaie de dissimuler son absence d’inspiration par deux ou trois pirouettes un brin mécaniques.
Marquées toutes les deux par des fins abruptes, le résultat ne passionne pas et on peut d’autant plus le regretter au regard des deux réalisateurs à l’origine de ce projet bancal.
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le 19 nov. 2023
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