C'est curieux quand même : pourquoi M. Night Shyamalan n'a pas réalisé lui même ce film dont il a écrit le scénario ? Gestion d'image ou de réputation ? Si tel est le cas, il a sans doute bien fait parce que son pote Dowdle n'a rien réussi à faire de son scénario en bois.
Imaginez une grande tour façon quartier d'affaires, imaginez ensuite un ascenseur lambda dans lequel rentrent 3 personnes, ah non 4, ah non pardon 5. Le compte est bon : on a notre noir, notre juif, notre bogosse, notre vieille et notre salope. Les défenseurs des quotas seront comblés. L'ascenseur express commence sa montée puis s'arrête. Oui, il s'arrête. Parce que le Diable a une mission : il veut mettre ces personnes face à leur responsabilité, elles ont en effet toutes quelque chose à se reprocher. Et quand le Diable a une mission, il ne les remplit pas à moitié : il zigouille tout le monde, les uns après les autres. Histoire de pimenter la chose, il éteint la lumière quand il agit pour que chacun soupçonne l'autre sans savoir ce qu'il se passe réellement dans cette cage suspendue.
Comment je sais que c'est le Diable ? C'est l'agent de maintenance mexicain qui me l'a dit. Il a une théorie qui dit que si on envoie une tartine recouverte de confiture en l'air et qu'elle tombe sur la face chargée alors c'est que le Diable est dans le coin. Une habile façon de revisiter la loi de Murphy. Je me méfierai la prochaine fois que le bon sens c'est l'autre ou que la caisse de supermarché qui avance vite n'est pas celle que j'ai choisi.
Bon, c'est un peu débile, vous l'aurez compris. Le huis clos est pas mal traité mais le drame de ce film est qu'il a voulu se prendre trop au sérieux. Il a toutefois eu le mérite de me tenir jusqu'au bout, de me surprendre et même de me faire flipper une fois le Diable démasqué. Brrrr.
J'ai compris que SensCritique n'était pas aussi sclérosé que l'IMDB où ce demi- navet récolte une moyenne honorable dépassant les 6/10. Je crois que, quoi qu'il arrive, dès que vous mettez un peu de Diable (et donc de Dieu), vous faîtes mouche auprès des spectateurs américains.