Scénaristiquement, Devil Hunters est foutraque, sans grand intérêt, avec un aspect alambiqué pour jouer avec le spectateur qui n’atteint pas le but qu’il s’était donné. Nous sommes devant une énième histoire de gangs qui se font la guerre, point. Rien d’autre. On y retrouve les mêmes personnages caricaturaux qui semblent évadés d’une autre production au rabais. L’ensemble est juste prétexte à livrer une accumulation de séquences d’actions qui se déclinent en fusillades/explosions et en combats pieds/poings. Dans les deux cas, les chorégraphies de Lung Sang et Chui Fat sont loin d’être satisfaisantes mais le bordel ambiant qui en émane rend l’ensemble sympathique. Bien entendu, ce spectacle parlera à ceux qui ne feront pas les fines bouches. Les cascades en masse apportent un cachet explosif qui nous fait passer les cascadeurs pour des cas suicidaires. Des cascades souvent folles et dangereuses. Malheureusement, la violence qui se dégage de cette bisserie aurait mérité un autre traitement. La réalisation de Tony Liu est pauvre, peu inspirée et rend l’entreprise hasardeuse. On retiendra une scène de torture avec des insectes qui apporte la touche sadique d’un navire qui semble s’échouer dans ces moments creux, entendez par-là les passages sans action. Un navire sauvé in extremis par l’entrée en scène du personnage de Michael Chan Wai-Man et avec un rythme constant jusqu’en toute fin de métrage. La grosse scène de fin en huit-clos est digne d’intérêt, même si là encore le travail sur les chorégraphies se fait en mode amateur.
Devil Hunters est un film d’action qui restera pour son aspect bourrin (et accessoirement parce que Moon Lee faillit mourir lors de la cascade finale *). Cette générosité dans la surenchère est la seule chose à retenir de ce désastre cinématographie qui n’a rien pour lui.
- Lors de la scène finale, Sibelle Hu, Ray Liu et Moon Lee doivent sauter d’une fenêtre alors qu’une explosion est imminente. Malheureusement pour Moon Lee, l’explosion est déclenchée trop tôt par les artificiers. Moon Lee, gravement brûlée finira à l’hôpital. Tony Liu profitera de cet incident pour alimenter le générique final de son film en y revenant dessus, notamment à travers des coupures de journaux.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/03/06/devil-hunters-1989-tony-liu-avis-review/)