Résumé : Akira est protégé par son ami Ryô. Recueilli par la famille Makimura après la mort de ses parents, il tombe amoureux de Miki. Lorsqu'une porte vers l'enfer est ouverte en Antarctique, les démons fusionnent avec les humains. Possédé par Amon, Akira devient Devilman. L'hystérie humaine déclenche une guerre contre les démons. Devilman découvre que son pire ennemi est Ryô, devenu le plus puissant des démons.
Histoire : Tirée du manga créé en 1972 par Go Nagai, bien connu en France pour "Goldorak", cette œuvre japonaise voit son adaptation en film sortir en 2004, mélangeant acteurs réels et images de synthèse. Le film arrive en France trois ans plus tard, directement en vidéo. Go Nagai fait deux apparitions durant la scène de l'église, car le sujet des démons vise à critiquer les humains et à sonder la société. Les deux acteurs principaux, qui n'avaient jamais tourné auparavant, sont choisis pour leur célébrité au sein d'un célèbre boy-band japonais. Le réalisateur décède quelques mois après la sortie du film, réalisé avec un budget de 5,2 millions de yens, mais ne rapportant que 4,1 millions de yens, car il sort uniquement au Japon. Cependant, il obtient un prix pour ses effets spéciaux.
Avis : Ce film s'impose avec un sombre sujet destiné aux adultes, et est interdit aux moins de 12 ans en raison de son atmosphère glauque. Porter ce mythe à l'écran était un défi, mais le choix de privilégier la fiction plutôt que les magnifiques actions en images de synthèse crée un décalage maladroit entre les scènes. Cette décision gâche le film, rendant difficile de se prononcer favorablement sur la mise en images.
Critique : "Devilman" commence par le logo Toei et une courte introduction sur les deux personnages principaux enfants, situant le contexte. On retrouve les personnages des années plus tard, démarrant les notions d'amitié en famille avec l'ajout d'un troisième personnage. L'intrigue avance avec une accélération des événements et une montée de la violence qui nous amène au cœur du sujet des démons, malgré le médiocre doublage des dialogues. Les images de synthèse et la transformation puissante qui révèle Devilman ajoutent une dimension visuelle captivante, mais créent aussi un décalage maladroit avec les scènes plus fictives. Le récit monte en puissance avec des détails intéressants et un meilleur rythme que pendant la longue mise en route.
Devilman est superbe tandis que l'action se recentre sur un nouveau combat de démons aux effets toujours incroyables, malgré les mauvais dialogues puérils qui gâchent l'ensemble. L'action rebondit de manière délirante avec l'invasion, alors que l'amitié du départ change et les éléments partent dans tous les sens, créant une confusion gênante malgré un sujet original. Les créatures plus présentes continuent d'ajouter de la violence au rythme dynamique. Enfin, bien que le film tente de sonder la société humaine à travers ses thèmes de démons et de critique sociale, cette ambition se perd dans une structure décousue et instable.
La narration mélange des scènes édulcorées aux limites de la niaiserie avec l'action de la vaste histoire, perdant ainsi en crédibilité. Le rythme traîne, apportant une certaine cohérence mais de manière implacable. Chaque apparition des créatures est excellente malgré leur rareté, et la partie techniquement supérieure se rapproche du dénouement avec une atmosphère agréable. Cependant, ce n'est qu'après 1 heure 40 de pas grand-chose que le combat ultime entre les deux puissants démons se déroule, laissant regretter que le film n'ait pas été entièrement comme cette puissante séquence finale.
> https://youtu.be/KBtLyOPYlf8