L'enfer et le paradis
Trois années après De Rouille et d'os, Jacques Audiard revient avec Dheepan, tout juste auréolé d'une première palme d'or pour lui, où il va mettre en scène le destin d'un ancien soldat rebelle,...
le 29 août 2015
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Trois années après De Rouille et d'os, Jacques Audiard revient avec Dheepan, tout juste auréolé d'une première palme d'or pour lui, où il va mettre en scène le destin d'un ancien soldat rebelle, d'une jeune femme et d'une petite fille, qui doivent se faire passer pour une famille pour fuir un pays en guerre et arriver en France.
La première partie du récit est la plus réussie (toute proportion gardée), Jacques Audiard nous immerge dans la vie de cette fausse famille et de son quotidien, où il montre la vie et ses difficultés lorsque l'on doit s'intégrer dans un nouveau pays. Il peine à sortir de la caricature, mais il trouve le bon équilibre entre les personnages, sachant par moment une dimension sociale à son œuvre
Audiard change peu à peu de ton et là où l'excès n'était qu'un arrière-plan, il devient l'élément principal du film, à savoir une banlieue horrible où les coups de feu sont omniprésents et la mort à chaque coin d'immeuble. Le metteur en scène d'Un Prophète abandonne toute subtilité et fait ressortir les vieux démons du protagoniste, mais que c'est maladroit... Tout en symbolisme souvent lourd, que ce soit dans la vision d'un Dheepan devenu un héros mythique et quasi increvable ou l'affreux final avec les choeurs où, revenu de l'enfer il trouve le paradis, l'émotion et la pertinence disparaîssent totalement, les personnages deviennent, majoritairement, antipathiques, enfin, surtout ceux masculins.
Je n'ai pas du tout compris ce changement radical, surtout pour ce résultat-là, où tout réalisme est perdu. Certains personnages apparaissent aussi vite qu'ils disparaissent (le colonel) tandis que d'autres ne contribuent qu'à accentuer la caricature de la banlieue. C'est vraiment dommage car la première partie était plutôt intéressante, et Audiard avait réussi à nous immerger dans leur vie de tous les jours, et une routine compliquée.
Si Jacques Audiard débute bien son film d'abord au Sri Lanka, puis en France, il change radicalement de ton en cours de route pour finir d'une manière aussi violente que lourde où toute pertinence, réflexion et émotion ont totalement disparu.
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le 29 août 2015
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