Le Piège Diabolik
Célèbre personnage de bande dessinée italienne (fumetti pour les intimes), Diabolik est néanmoins davantage connu des cinéphiles par le film kitsch de Mario Bava, sorti en 1968. Il aura donc fallu...
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le 12 janv. 2024
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Dans la ville fictive de Clerville, à la fin des années 60, Diabolik, un criminel monte en l'air surdoué dont la véritable identité est inconnue, a porté un nouveau coup à la police, s'échappant une nouvelle fois avec sa Jaguar type E noire. Pendant ce temps, toute la ville attend l'arrivée de Lady Kant, une fascinante héritière qui apportera un célèbre diamant rose.
Il est difficile d'évoquer Diabolik sans parler des bandes dessinées ou Fumettis qui lui étaient consacrées au début des années 60 par les sœurs Angela et Luciana Giussan (150 millions de volumes commercialisés dans le monde depuis....). Mario Bava avait immortalisé à l'écran les aventures de ce cambrioleur criminel et tueur de sang froid dans Danger Diabolik! en 1968 avec John Philippe Law, Marisa Mel et Michel Piccoli. Renié par De Laurentiis, producteur, qui le qualifiait de "mauvais James Bond", Danger Diabolik! de Bava demeure pourtant une réussite pop et bisseuse qui ne trahit pas l'univers de la bande dessinée.
On ne peut pas en dire autant de cette nouvelle version des frères Mainetti. Ces derniers ont décidé de se lancer dans un remake du film de Bava en plantant le décor dans la même ville imaginaire de Clerville dans les années 70. En dépit d'une jolie photographie et d'une combinaison sophistiquée pour son personnage principal, la réussite n'est pas vraiment au rendez vous. En 2021, on aurait pu s'attendre à de l'audace et à une prise de risque de la part des réalisateurs italiens, habituellement talentueux (Cf Freaks out de Gabriele Mainetti), mais c'est le contraire qui se produit.
Diabolik est un voleur sans scrupules insatiable bénéficiant de gros moyens et d'une panoplie de gadgets, armes et masques impressionnante. Lingots d'or, exposition de joyaux uniques (...) tout le pousse à monter des coups de génie au nez et à la barbe de la police pour rafler le butin. Pour incarner le criminel transalpin, les frères Mainetti ont fait appel à Lucas Marinelli, l'inoubliable gitan d' On l'appelle Jegg robot mais également l'acteur principal du film Martin Eden, sorti en 2019.
Après avoir réussi à semer une nouvelle fois la police, Diabolik décide de mettre la main sur le diamant d'Eva Kant (Miriam Leone). Ayant pris l'apparence de son maitre d'hôtel attitré grâce à un masque sur mesure, il séduit la belle veuve sud africaine, elle même courtisée par le ministre de la justice adjoint, maître chanteur à ses heures perdues. Arrêté par la police, jugé et condamné à mort, il échappe à la peine capitale avec la complicité de sa maitresse et décide de monter un nouveau coup, en duo avec cette dernière, avec qui il est désormais indéfectiblement lié à la ville et dans le crime.
Diabolik 2021 dure 2h13. C'est bien trop long compte tenu du peu de rebondissements du film. Après une première partie consacrée à sa rencontre et au début de sa relation avec Eva Kant puis son arrestation, le reste du film est consacré à son ambitieux vol qui consiste à noyer la salle des coffres d'une banque pour mettre la main sur les lingots d'or et bijoux qu'elle détient. La deuxième partie du film ressemble à un épisode de Mission impossible des années 70....
Lucas Marinelli qui incarnait un psychopathe convaincant dans le rôle du Gitan est ici bien trop bridé dans le rôle du criminel transalpin. On est plus proche d'Arsène Lupin (L'humour en moins) que du Diabolik de Bava, de Kriminal (autre grande figure des fumettis) ou du Fantomas incarné par Helmut Berger. Handicapé par un rythme lent, une interprétation monotone et sans âme des acteurs ainsi que les aspects logistiques à la limite de l'ennui des cambriolages, Diabolik 2021 manque de noirceur et s'essouffle rapidement à cause de sa direction d'acteurs bien trop mécanique et de son coté excessivement sage.
Mal scénarisé, gommant l'aspect transgressif et subversif du cinéma de quartier du film d'origine, Diabolik 2021 souffre d'un manque d'amoralité regrettable et d'un anti héros trop inoffensif, ce qui en fait un remake fade.
Ma note: un petit 5/10
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Créée
le 23 avr. 2022
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