La brutalité du monde m’angoisse,
L’infini silence de l’univers m’effraie,
Même s’il n’est pas épargné par la lutte pour la vie,
L’espace clos et protégé de mon jardin m’apaise.
Les chenilles processionnaires ont eu raison des conifères,
Avant de disparaitre à leur tour, victimes de leur succès,
Les pucerons dévorent mes bourgeons en toute impunité,
Depuis longtemps, j’ai cessé de lutter et laisse faire.
Le chaton traque les pigeons qui croquent les moucherons,
Œillets, fleurs de la passion et roses éclosent en paix,
J’écoute pousser les plantes, me réjouis avec chaque bouton.
J’entends être un jardinier discret,
Qui plante, contemple, arrose,
Et cultive sa propre kénose.