L’histoire de la littérature moderne nous l’a rappelé récemment: l’indignation ne produit pas toujours les meilleurs œuvres. Diaz en est une nouvelle et cuisante démonstration.
Que les faits relatés soient suffisamment révoltants pour mériter un film, je vous l’accorde bien volontiers. Le problème ici, c’est qu’on comprend l’idée au bout d’une demi-heure (assez terne, d’ailleurs), et qu’on a presque tout vu et entendu au bout de trois quart d’heure, après lesquelles on se demande: "vache, c’est monstrueux ! Bon, et ensuite ?". Et ben ensuite, rien.
1 idée, 2 heures
L’utilisation d’un effet chorale renforce même l’effet hamster-dans-sa-roue.
La volonté du réalisateur de t’enfoncer un grand coup de poing dans la gueule se retourne assez vite contre lui. La violence devient lourdeur, la répétition démonstrative.
Il n’y a rien de pire que de mal défendre de justes causes. Deux ou trois bonnes idées émaillent le propos (les réels fouteurs de merde épargnés, les flics pas tous pourris) mais cela ne suffit pas.
Quand il y a Gènes, y a pas de plaisir
Une jaquette (dont n’est pas forcément responsable le réalisateur, nous sommes d’accord) arguant avec force qu’il s’agit de la plus grave atteinte aux droits de l’homme dans un pays occidental depuis la seconde guerre mondiale" pour un épisode ne déplorant aucun mort oublie sans doute une trentaine de faits marquants dont, par exemple, le bien plus funeste 17 octobre 1961 français.
Mais n’oublions pas que nous nous inscrivons dans une vieille tradition italienne.
Comediante ! Tragediante !