"MacClane, vous êtes une montre à remontoir à l'ère du numérique"
Il y a des constantes dans la série Die Hard. Et ce 4ème épisode remplit parfaitement le cahier des charges.
D'abord, un méchant vraiment méchant. Ici, il est interprété par un acteur que je trouve sous-employé jusqu'à présent, Timothy Olyphant, que l'on a vu également dans la première saison de la série Damages. Il y a un regard de cinglé vraiment effrayant. A ses côtés, la belle Maggie Q (désolé, j'ai toujours un faible pour les Asiatiques) nous offre un impressionnant duel avec MacClane, confondant voiture et ascenseur.
L'habileté du scénario permet de créer du suspense (en plus de l'action) en tenant secrètes le plus longtemps possible les véritables intentions du méchant. Pourquoi fait-il cela ? Quel est son objectif ?
Autre caractéristique de la série : les méchants prennent en otages. Un immeuble dans le 1er. Un aéroport dans le 2ème. Une ville dans le 3ème.
Et ici, c'est carrément tout le Nord-Est des Etats-Unis ! Notre méchant, Thomas Gabriel, procède à ce que Matthew Farrell (petit hacker des dimanches protégé par MacClane) appelle "Fire Sale" : une attaque informatique contre les infrastructures nationales. Les transports, les institutions gouvernementales, la finance, tout ce qui est géré par informatique est piraté. Gabriel crée une véritable paralysie du Nord-Est du pays. Rien que ça, c'est déjà impressionnant.
Surtout que ça lui permet de faire ce qu'il veut pour contrecarrer MacClane : dévier la circulation des voitures dans un tunnel, donner un ordre de mission à un avion de chasse, etc. Et ainsi, de multiplier les scènes d'actions.
Et de l'action, on en a ! C'est sûrement, pour le moment, l'épisode le plus mouvementé de la série. Bien entendu, comme dans tous les films d'actions, le scénario est totalement bourré d'incohérences et les ficelles sont tellement énormes qu'on ne peut s'empêcher de rire. Mais le rythme est si rapide, les scènes si impressionnantes que le film atteint son but principal : en mettre plein la vue aux spectateurs.
Le rythme est d'autant plus rapide que l'action ne se déroule qu'en très peu de temps (quelques heures, tout au plus : l'action débute vers trois heures du matin et se termine dans la journée). C'est un autre point commun avec les épisodes précédents, qui avaient aux aussi un timing très serré.
Et puis, il y a MacClane. Sa capacité à s'attirer les ennuis est toujours maximale. Après tout, comme il le rappelle lui-même dans la scène du tunnel, il ne s'agissait que d'aller chercher un ado boutonneux qui touchait sa bille au piratage informatique. Ce qui lui permet, au passage, de ravager une autoroute, de ruiner le bâtiment de distribution d'électricité pour le Nord-Est des Etats-Unis, de combattre un hélicoptère et un avion de chasse, etc. Un détail !
Heureusement qu'il garde de l'humour dans ses répliques. Et son fameux Yippi-kay-yee !
Comme l'indique Thomas Gabriel, MacClane est un anachronisme. Il continue à utiliser les anciennes méthodes et un ancien code de l'honneur à une époque moderne qui pense que tout cela est dépassé. Mais c'est comme cela qu'il parvient à être cette épine dans le pied de Gabriel : le génie informatique du méchant lui permet d'être un champion dans la manipulation de tout ce qui est trop moderne, mais il ne peut comprendre ni prévoir ce qui utilise les anciennes méthodes.
Doit-on y voir une critique ? Peut-être. Critique contre l'utilisation intensive de l'informatique (l'excellent WarGames nous avait fait une mise en garde à ce sujet, 25 ans plus tôt). Critique contre l'élimination du facteur humain qui est pourtant plus fiable que les ordinateurs.
On peut y voir un des exemples de paranoïa née du 11 septembre. D'un pays parfaitement préparé à une attaque extérieure mais qui était incapable d'imaginer que l'ennemi était déjà en lui. D'un pays qui s'est trop confié à un système de surveillance hyper-perfectionné mais qui a trop délaissé le renseignement traditionnel.
Critique aussi d'une société qui est constamment accrochée à ses écrans. Finalement, dans la majeure partie du film, à part MacClane, tous les autres personnages sont devant un écran. Télé, ordinateur, portable.
J'extrapole peut-être trop dans ces critiques, mais je crois que le film permet d'y réfléchir quand même.
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