Diesel
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Diesel

Film de Robert Kramer (1985)

Je me suis fait de nombreux films post-apocalyptiques ces dernières semaines, et vu le peu de bonnes productions fournies par le genre, je me suis décidé à voir des nanars. Et là, il y en a quand même un tas. Alors tant qu’à faire, autant opter pour du sous-Mad Max français ! J’avais déjà vu Terminus, avec Johnny Halliday, il ne me restait qu’à voir Diesel, avec Gérard Klein (L’instit). Ils en avaient passé un extrait le week-end dernier à la Nuit excentrique, et ça avait l’air encore plus pourri que le film de Johnny.


L’univers de Diesel se situe entre le post-apo et la SF pure, entre Mad Max et Blade runner. Il y a des intérieurs et des costumes de space-opera, au design alambiqué juste pour être alambiqué. Les portes aux motifs de circuits électriques, les plaques semi-transparentes sur les visages des personnages… je ne peux pas concevoir que ça ait une fonction quelconque. Et c’est rien que dans ce type de détail qu’on peut reconnaître un bon d’un mauvais réalisateur (non pas qu’on ait du mal à s’en rendre compte au vu du reste de Diesel) : quand George Miller crée les décors ou costume d’un Mad Max, chaque élément a une fonction, c’est pas juste pour faire joli.
Preuve supplémentaire que l’univers de Diesel n’a pas été pensé : cette cohabitation, qu’on ne s’explique pas, entre cette technologie avancée et des extérieurs désertiques. On ne nous donne même pas de contexte, on ne sait pas qui sont les personnages non plus, quelle est leur place dans la société. Une explication probable, ça serait que les méchants, qui habitent dans les décors futuristes, sont les riches, tandis que les héros, avec un mode de vie plus modestes, sont les pauvres. Enfin, ce n’est qu’une interprétation ; ça n’est pas indiqué ainsi dans le film.


Il y a des acteurs relativement (re)connus au générique, mais à les voir jouer, on croirait des amateurs, je me demande comment c’est possible.
Richard Bohringer cabotine et transpire sans arrêt à grosses gouttes (est-ce voulu ? si oui, pourquoi ?), Agnès Soral joue douloureusement faux, Niels Arestrup est correct mais j’ai eu mal pour lui en raison de son look de punk avec une crinière de lion en guise de chevelure. Mais au concours de celui qui a la coiffure la plus laide, il est battu par Gérard Klein, qui arbore une coupe mulet plus moche que jamais. Des fois, il porte une chapka ridicule, donc avec ou sans chapeau, il est risible.
Il a beau devoir incarner un sous-Max, son look est copié sur celui de Mel Gibson dans L’arme fatale : même coiffure donc (quoique ça m’avait pas choqué pour Gibson), et exactement la même chemise de bûcheron.


L’histoire est simple, ou alors aurait pu être simple : une prostituée se fait tuer, et une de ses amies, témoin de la scène, est recherchée par le frère du coupable. Mais voilà, on ne comprend jamais bien ce qu’il se passe, surtout qu’il y a très régulièrement des ellipses dont on ne se rend pas compte. C’est comme s’il manquait des portions du film, que tout n’avait pas pu être tourné.
Il y a un moment où le comparse avec qui j’ai vu Diesel s’est demandé "mais de quoi il parle ?", suivi peu après d’un des personnages du film qui a dit "je vois pas de quoi tu parles".
Même concernant tout simplement l’espace, on ne comprend rien, à cause de la réalisation et du montage.
Au générique, on peut lire 10 noms dans la section "montage", ça indique bien que quelque chose n’allait pas.
Mais même au sein d’une seule séquence, les dialogues n’ont pas de sens, passant du coq à l’âne, d’un registre à un autre. Et il y a cette impression que les acteurs jouent quelque chose qui ne correspond pas à ce qu’ils disent.
Au passage, quelques répliques à côté de la plaque qui nous ont fait marrer : "on est jeune, on se ressemble, non ? La liberté, c’est un truc de vieux", "on vend notre cul, pas nos amis", et "je l’imagine pas avec des souvenirs".


Il n’y a rien à sauver, c’était vraiment très mauvais. Je reverrai Terminus, qui dans mes souvenirs était… non pas mieux, mais moins nul.

Fry3000
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le 20 sept. 2015

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Wykydtron IV

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