Alors, on y va gaiement pour cette lancée de croix. Il faut plonger pour la repêcher dans la rivière, c'est la tradition orthodoxe; et la tradition veut que seuls les garçons y participent.
Dans ce pays, Macédoine, que peu de gens sauraient situer sur une carte, la tradition est si importante, cela pourrait presque être la seule spécialité ou le seul produit d'exportation... parce que il n'y a rien d'autre. Si, il y a aussi des gens extraordinaires.
Une jeune femme qui a eu son diplôme d'histoire à l'université et qui est toujours au chômage. Il faut savoir coudre pour pouvoir travailler à l'usine de confection ou être suffisamment jolie pour coucher avec le patron à la première sollicitation si on se présente à l'entretien pour un poste de secrétaire. Et si on ne l'accepte pas, il ne reste qu'à plonger pour en finir... ou pour renaitre.
Un film de l'est sur une fille de l'est qui envoie balader ce monde trop tranquille. Un monde fait de préjugés, de tradition,de misogynie et de ferveur religieuse, le tout dans un décor de misère provinciale aux confins de l'Europe, presque à l'autre bout du monde.
Un miracle se produit. Découvrir sa propre force en repêchant la croix pour ne plus jamais subir son sort en silence.
Des moments de grâce quelque part dans les Balkans qu'on pourrait savourer à l'infini.
Dieu existe, son nom est Petrunya, récemment diffusé sur Arte vaut le détour...le titre en macédonien, cela se dit: Gospod postoi, imeto i' e Petrunija...