Cooking Dillinger
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Une vraie surprise, petit chef d'oeuvre anti-psychologique et hautement visuel. Tout à fait représentatif du cinéma amoral de Marco Ferreri Dillinger est mort est un film à la radicalité proprement salutaire doublée d'une authenticité et d'une sincérité prononcées, faisant fi du bon goût et de l'ordre établi.
Dillinger est mort est typiquement le genre de film face auquel le spectateur doit accepter d'en savoir largement moins que son protagoniste, devant s'en tenir à ce qui est dit et montré par le réalisateur. L'ensemble est tour à tour abstrait, froid, drôle et désespéré, cultivant une somme d'incongruités proche d'un sur-réalisme typiquement anxiogène... Attribuant le rôle principal à Michel Piccoli ( plus fascinant et mystérieux que jamais ) Marco Ferreri montre un homme ordinaire de prime abord ( bonne situation sociale, une femme fidèlement larvée dans le foyer conjugal et même une femme de ménage libidineuse...) qui va par la suite s'adonner à une série d'activités saugrenues le temps d'une nuit solitaire.
S'étalant sur près de 24 heures le récit ténu de Dillinger est mort convoque par ailleurs la poésie anarchiste et les couleurs saturées du cinéma de Jean-Luc Godard. On pense à bien des égards au concept fantasmatique de La Grande Bouffe, autre hénaurme film de Marco Ferreri ( également interprété par Michel Piccoli ) dans cette manière de dépeindre, sans jugement mais avec audace, sans bavardage mais avec éloquence, le cauchemar de la solitude bourgeoise. Étonnant.
Créée
le 2 févr. 2020
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