Adaptation d'un huit-clos très théâtral passionnant dans son fait Historique. L'histoire d'une nuit où s'est joué l'avenir de Paris. L'adaptation n'apporte pas beaucoup de dimension sur grand écran, mais a le mérite d’exposer cette opération méconnue. La photographie est pas brillante, on voit le fond vert dans le paysage parisien à travers les fenêtres. Dommage pour un film qui s'applique à mettre en avant la beauté de cette ville et de ses monuments.
C'est le premier propos de "Diplomatie", l'importance du patrimoine historique dans sa symbolisation de l'humanité. En cela c'est même plus éloquent que le film de Clooney, pourtant plus concrètement basé sur ce point. Le récit est vraiment intriguant et fascinant d'autant qu'il est appuyé sur des faits réels. Néanmoins la mise en forme est relativement terne et rend le film presque long, malgré qu'il dure moins d'1h30. Le duo d'acteurs est très juste dans la sobriété. Pas tant une partie de poker qu'un jeu d'échec où chacun défend ses pions.
Le propos délicat cherche peut-être trop la neutralité, ou du moins l'objectivité. Et le récit en viens en fin de compte à victimiser le général allemand et son peuple. Le personnage d'Andre Dussolier fait preuve de bien trop d'empathie envers son interlocuteur. Cela fait évidemment partie d'une stratégie, mais la conclusion ne contre-balance pas assez cette ambiguïté. Le diplomate suédois passe bien du temps à soulever d'éventuels états-d'âme chez le personnage de Niels Arestrup. Si bien qu'il finit par faire apparaître cette culpabilité et en faire un brave type.
L'histoire ce trompe de héros et relègue Raoul Nordling au second plan, alors qu'il est le vrai sauveteur de Paris. La prise de conscience du gouverneur de la ville lumière est comme dirais le suédois, "tout à son honneur". Est-ce que cela efface pleinement l'ardoise pour autant ?
Reconstitution (trop) honnête d'une non-destruction.