« Pourquoi tenez-vous tant à détruire cette ville M. le Gouverneur ? »

Hôtel Meurise, dans la nuit du 25 Août 1944, dans une suite. Le général allemand Von Choltitz (Niels Arestrup), Gouverneur du Paris occupé, se prépare à presser le bouton qui conduira à la destruction totale de la Capitale française, sous l'ordre direct d'Hitler, qui sent que sa guerre lui échappe. Empruntant un passage dérobé, le consul suédois Nordling (André Dussollier) fait irruption dans la chambre du militaire allemand, prêt à user de tous arguments pour le dissuader de raser la ville et son patrimoine. Cette confrontation verbale décidera du sort de la Ville Lumière.

Un duo au sommet

Le film repose exclusivement sur ce duo. D'emblée, on ressent que ce quasi huit-clos sera très bien porté par Dussollier et Arestrup. Peu d'action mais un jeu d'acteur irréprochable, qui fait monter progressivement toute la tension d'une situation quasiment désespérée pour Paris. On a beau en connaître à l'avance le dénouement historique, on ne peut s'empêcher de se demander comment Nordling va bien pouvoir convaincre son antagoniste.

La puissance de ce face à face, c'est que l'équilibre des forces bascule progressivement d'un bord à l'autre, en dépit du fait que tout semble condamné de prime abord : Cette nuit-là, Paris semblait bel et bien à la merci de Von Choltitz.

Une mise en scène efficace

Adapté d'une pièce de théâtre signée Cyril Gely, "Diplomatie" parvient, avec délicatesse, à ne pas éclipser le fait que cette histoire a pris vie sur les planches. Cependant, le film prend la liberté de montrer au spectateur ce qu'il se passe autour de cette suite d'hôtel où tout se joue. Ces apartés ne font que rendre plus concret l'enjeu de la discussion entre le Général et le Consul suédois.

Intérêt historique

Au même titre que "Joyeux Noël" (2005), "Diplomatie" révèle au public un épisode méconnu, et pourtant significatif, de guerre. Juste avant le générique de fin, comme souvent pour ce genre de film, on découvre avec intérêt un résumé des événements qui s'en sont suivis.

[Par Gaëtan Ruiz]
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le 1 mars 2015

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Gaetan Ruiz

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