Teen movie certes, mais avec une forte personnalité, un QI supérieur à la moyenne, et surtout de la tendresse à revendre. Ca commence comme un vulgaire film de lycée avant de glisser finement vers l'odyssée identitaire en compagnie d'un duo terriblement attachant. Pour son premier long, Abe Sylvia imprime sa patte l'air de rien, avec une subtile couche de fantaisie soutenue par un montage au poil, des personnages aux petits oignons (il est aussi l'auteur du scénario) et une sélection musicale réjouissante qu'il sait mettre en valeur.
Bien sûr tout n'est pas parfait et c'est bien normal, on n'échappe pas à une impression ponctuelle de déjà vu et à une psychologie parfois bancale. Mais Sylvia se rattrape par sa sincérité désarmante, ainsi il est difficile de rester de marbre devant un happy end pourtant foncièrement convenu. Il est bien aidé par Juno Temple, en état de grâce, et la grosse révélation du film, Jeremy Dozier, la véritable Dirty Girl de cette très bonne surprise.