Des récits qui s’imprègne du social et font le portrait des classes défavorisées, le cinéma anglais nous en livre régulièrement, c’est même une de ses marques de fabrique. Mike Leigh et Ken Loach en sont les étendards confirmés. Néanmoins, ce « Dirty God » tente de s’en soustraire en passant par le portrait d’une femme brûlé à l’acide par son petit ami et qui tente de se reconstruire dans tous les sens du terme. De son faciès abîmé à son statut de femme. C’est l’originalité du film et ce qui lui permet de se démarquer de ce genre symbolique du cinéma british. Cependant, la vision de cette œuvre est plutôt déplaisante sur pas mal d’aspects et on peut se permettre de trouver le temps long.
D’abord, les personnages ne sont pas particulièrement sympathiques, protagoniste principale y compris. Il est bon de vouloir montrer la réalité d’un être humain, entre bons et mauvais côtés, mais ici même l’héroïne s’avère aussi antipathique que tous les personnages qui l’entourent. Le processus d’identification pour le spectateur est donc plutôt difficile. Ensuite, le film est plutôt long et manque clairement de séquences plaisantes. C’est même redondant et chacun des versants de la vie du personnage principal dans différents contextes ou situations est soit mal traité, soit pas assez approfondi. Pire, les deux scènes les plus intéressantes du long-métrage (celle au tribunal où le petit ami doit être jugé et celle du récit de son agression dans la station de lavage voiture) se voient coupées brutalement sans préavis ou raccourcies au maximum ce qui provoque une frustration certaine.
La première partie patine et la seconde au Maroc est un peu plus captivante mais rien de tout cela ne nous passionne vraiment. Il y a des scènes bien trop attendues, d’autres inutiles (le film est trop long) et on a la constante impression que le scénario est inabouti. Quant à la forme, elle est plutôt déplorable. Entre tics de réalisation du cinéma d’auteur anglais (l’image est moche), scènes oniriques complètement foirées (l’hirondelle dans la boîte de nuit au symbolisme ridicule) et un montage hasardeux, Sacha Polak rate sa mise en scène ou, en tout cas, ne la réussit pas. Reste une œuvre qui aborde un sujet rare et une actrice principale débutante au caractère fort. Mais, dans l’ensemble, « Dirty God » ennuie et déçoit.
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