Je ne sais pas précisément ce qui m’a poussé vers Dirty Papy: l’espoir de voir un divertissement régressif correct, le fait que je sois un grand fan de Robert De Niro ou une synergie due à un bon groupe d’amis. Mais, me justifier ne servira à rien. Venons-en au fait, Dirty papy est aussi mauvais que sa promo est mensongère.
Déjà, Dirty papy n’a rien à voir avec la décadence onirique du film d’Harmony Korine. Premièrement, l’histoire est plus grand public. On suit un septuagénaire qui, à la mort de sa femme, décide d’entrainer son petit-fils, Jason, avocat coincé et fiancé à une castratrice de première, dans un road trip vers la Floride où il veut lui montrer ce que c’est que de profiter de la vie. En chemin, ils vont croiser une ancienne camarade d’université de Jason, sa copine nympho et son ami gay qui se rendent à un Springs break. Dire que le scénario est prévisible et bourré de clichés est un euphémisme tant l’amateur éclairé de ce genre de comédie peut deviner l’évolution des personnages ainsi que la fin rien qu’à la lecture de ces 2 dernières phrases. Ensuite, la mise en scène de Dan Mazer n’arrive pas à la cheville de celle de Korine. Elle passe d’efficace, au début du film, à grossière dans ses dernières minutes. Et pour finir, les scènes de fêtes y sont plus softs.
Ensuite, en ce qui concerne son affiliation avec Very bad trip, elle est vraiment infime. On est bien dans le credo humour trash mêlant alcool, drogue, sperme, pénis et vannes douteuses mais la qualité d’écriture est largement en dessous de la comédie culte de Tood Phillips. On est plus proche des films paresseux, qui ont surfé sur l’aura de ce dernier, œuvrant dans la surenchère du gag lourd qui tombe souvent à plat (comme ce fut le cas avec "Nos Pires Voisins" pour ne citer que lui). Après, bien sûr, certaines vannes fonctionnent mais le ratio Rires/Gênes trop faible ainsi que sa volonté de sombrer, dans ses dernières minutes, dans la romance niaise et convenu, l’empêchent d’être un petit plaisir coupable sans prétention.
Que reste-t-il à sauver ? Le jeu d’acteurs ? Eh bien, si on évacue les seconds couteaux, comme Aubrey Plaza ou Zoey Deutch, dont leurs partitions se résument à retranscrire à l’écran les clichés que véhiculent leurs personnages et l'apparition anecdotique de Danny Glover; Robert De Niro et Zac Efron sont crédibles dans leurs rôles respectifs du Grand Père crade et du petit-fils coincé. En ce qui concerne le premier, cela m’attriste de le voir sombrer dans ce genre de rôles indignes de son talent et gâcher sa fin de carrière avec des œuvres comme "Un grand mariage", "Face à Face" ou encore "Bus 657" (pour ne citer que les plus affligeants). A-t-il des besoins d’argent comme Nicolas Cage ? Ou est-il simplement en train de sombrer dans une succession de mauvais choix comme son ami Al Pacino ? Je ne saurais vous répondre mais j’espère simplement que Robert De Niro nous offrira un dernier grand rôle avant d’enterrer sa carrière d’acteur.
Pour le second, je ne peux pas dire que c’est un mauvais acteur car il était vraiment bien dans Paperboy (Mise à part la direction d’acteurs et la photographie, il se résume à trois-quatre scènes provocatrices afin de choquer le public puritain au milieu d'une intrigue de polar assez moyenne) mais il s’enferme toujours dans le même style de comédie pas terrible et pour tout vous dire, j’espère qu’un bon réalisateur lui confiera un rôle un peu plus exigeant pour vraiment nous montrer de quoi il est capable. D’ailleurs, je suis assez curieux de voir ses prochains projets (ou pas au vu de ces derniers)
Critique issue de : http://cinematogrill.e-monsite.com/articles/sorties/dirty-papy.html#YYvfZR8a724fxaBW.99