Dis-moi juste que tu m'aimes d'Anne Le Ny, sorti le 19 février 2025. Un film qui, à première vue, semble être une énième exploration des méandres conjugaux. Pas si vite, gardez votre pop-corn à portée de main !
Faire cohabiter Omar Sy, Élodie Bouchez, Vanessa Paradis et José Garcia dans un même film, c’est un peu comme assembler un millésime raffiné, une icône de la chanson, un virtuose du comique et une figure du cinéma d’auteur. Surprenant ? Oui. Efficace ? Aussi.
Julien (Omar Sy) et Marie (Élodie Bouchez) forment un couple qui, en surface, semble avoir trouvé son équilibre. Un amour bien rodé, des habitudes rassurantes… jusqu’à ce que le passé vienne bousculer cette belle mécanique. Quand Anaëlle (Vanessa Paradis), l’ex de Julien, refait surface, les fondations commencent à trembler. Marie, qui a toujours été celle qui aimait le plus, se retrouve à douter. Et là, on se dit : "Tiens, encore une histoire de triangle amoureux." Mais ne vous y trompez pas.
Omar Sy, fidèle à lui-même, insuffle à son personnage une chaleur et une sincérité qui sonnent juste. Élodie Bouchez campe une Marie à la fois fragile et déterminée, un mélange qui rappelle ces héroïnes tourmentées des romans de Françoise Sagan. Vanessa Paradis, elle, distille un charme insaisissable dans le rôle d'Anaëlle, tandis que José Garcia, en second plan, se faufile avec un humour subtil qui allège intelligemment l’ensemble.
Le film a été tourné en grande partie à Vannes, en Bretagne. Et croyez-moi, les tempêtes bretonnes ne sont pas qu'un mythe. Il y a ce moment où Marie, prise de panique, s’effondre sur le parking de son boulot, et là, comme par hasard, une pluie diluvienne s’invite. Le genre d’averse qui cloue tout le monde sur place… sauf elle. Et bizarrement, au lieu de gâcher la scène, ça la rend encore plus puissante. Comme quoi, parfois, la météo improvise mieux que n'importe quel réalisateur.
Anne Le Ny, qui signe ici à la fois la réalisation et le scénario, nous offre un "thriller domestique". Elle explore ce moment rarement montré au cinéma : ni la naissance de l’amour, ni sa fin, mais son "milieu". Un pari audacieux qui, malgré quelques longueurs, parvient à capter l'essence des relations humaines.
Alors, Dis-moi juste que tu m'aimes n'est peut-être pas le film le plus révolutionnaire de l'année. Mais il a ce je-ne-sais-quoi qui le rend attachant. Comme un vieux pull confortable qu'on aime remettre les soirs d'hiver. Et puis, avouons-le, voir Omar Sy et Vanessa Paradis partager l'écran, c'est un peu comme déguster une crêpe au caramel beurre salé : un plaisir coupable dont on ne se lasse pas.