Malgré Kad à l'affiche, c'est vrai qu'avec Disparue en hiver, on ne va pas se marrer. Regardez l'affiche. Kad vêtu de noir et son regard perdu. A la recherche de quoi ? Son passé peut-être. Et son présent : une jeune fille à qui il a refusé les avances et qui a subitement disparu.
Kad s'était déjà frotté par le passé à des rôles plus graves : Je vais bien, ne t'en fais pas où il fut récompensé d'un César et L'Immortel où il y est nettement plus ridicule en mafieux psychopathe. Mais ce n'était que des seconds rôles. Là, il fait une affaire personnelle de cette enquête, sans que ça ne choque personne, là où les flics sont complétement absents. Du reste, si l'univers de cette jeune femme est bien glauque, le réalisateur a enveloppé son thriller d'une ambiance à la Nicloux ou à la Lynch. Brouillard, grisaille, vent, plutôt que l'hiver, le film a l’aigreur de l'automne.
Malgré sa réalisation télévisuelle digne d'un samedi soir sur France 3 (d'ailleurs, le réalisateur a effectivement réalisé un téléfilm pour France 3 avec quelques éléments du casting de Disparue en hiver) et un sujet déprimant brassant à la fois la perte d'un enfant, le mal-être adolescent, la solitude, la culpabilité, Disparue en hiver tient en haleine grâce à la solide prestation de Kad Merad et à son atmosphère désespérante.