En situant l'action en Afrique du Sud, District 9 est déjà original. En optant pour une astucieuse métaphore des nombreux problèmes de cet État, passés ou présents (apartheid, ségrégation, xénophobie, criminalité, pauvreté, trafics d'armes ou immigration massive et blocage des frontières), on pourrait croire à un film trop moralisateur et peu accessible. Heureusement, il n'en est rien ! District 9 est divertissant, proposant son lot de scènes d'action, d'émotions et même parfois d'humour ; tout en restant réaliste dans les faits des différents personnages. Pour la première moitié du film, Neill Blomkamp a choisi de renforcer l'aspect réalité en la traitant de façon documentaire revenant sur des évènements passés. C'est une bonne idée mais la méthode est de moins en moins efficace plus le temps passe. Heureusement par la suite, ce style s'estompe, pour revenir vers quelque chose de plus classique. Et là, le film devient autrement plus dynamique grâce à une très bonne mise en scène, une progression plus lente dans l'intrigue, de formidables effets spéciaux (remarquable par rapport au budget du film) et une bande-son avantageuse. Petite déception en revanche sur le design des extraterrestres, un peu trop caricatural à mon goût. Comme le résume si bien le magazine "l'Écran Fantastique" : District 9 « évoque les problèmes de la société sud-africaine dans une aventure haletante qui brouille les frontières entre fiction et réalité ». Le succès du film n'est pas sans rappeler celui de "Cloverfield", ou comment faire un film de science-fiction à la fois original et spectaculaire avec peu de moyens.