Quoi de plus décourageant ces temps ci qu’un projet tourné en caméra à l’épaule ? Merde, on s’est déjà tapé les paranormal activity, un dernier Exorcisme moyen… Si quelques projets comme Cloverfield, Rec ou encore Monsters restent fréquentables, c’est un format qui devient de plus en plus galvaudé dans le milieu cinéphile. Et là, c’est génial, ça fonctionne du tonnerre. Parce que les caméras varient. On a des caméras de surveillance, des reportages télé, des vidéos amateurs… Une multitude de supports sont utilisés pour donner un poids crédible aux images qui nous sont montrées. Et pour ceux qui arrivent à le tolérer, c’est complètement immersif. Et là-dessus, on embraye sur l’histoire, qui part très vite sur de la xénophobie extra terrestre, et nous refait carrément l’apartheid à sa sauce (avec un doux vent de politiquement incorrect en ce qui concerne la compagnie gérant le camp de réfugié alien et sur les bandes armées qui s’y trouvent. En gros, le sujet parfait pour parler d’un problème de société aux masses sous le signe du jubilatoire. Car il serait totalement absurde de nier le statut jubilatoire du film. Il sait exactement comment nous faire plaisir, dans quelle zone il faut nous stimuler et dans quel ordre. D’abord nous faire monter la pression en plaçant le héros dans une situation délicate, en l’amenant à réévaluer ses positions vis-à-vis du camp extra-terrestre, puis en le lançant à fond vers des objectifs simples et bourrins. On ajoute à ça un arsenal extra-terrestre meurtrier (le gore est 100% jubilatoire, au premier degré), une fin inattendue pour les sentiments qu’elle sous entend, et des personnages assez crédibles dans un histoire au final plus simple qu’elle n’en avait l’air (pas pour rien que certains journalistes l’aient qualifié de meilleure adaptation de jeu vidéo d’un jeu n’existant pas). L’acteur principal est d’ailleurs une vraie surprise tant il parvient à rentrer dans la peau de son personnage, particulièrement antipathique dans ses débuts, et que nous parviendrons peu à peu à apprécier. Le film fonctionne bien, et ne nécessite pas vraiment d’analyse, car il est d’une clarté remarquable. Pas vraiment de subversion (l’expropriation du début est clairement montrée sous un angle négatif, avec un joli climax dans la chambre à œufs), des enjeux précis et un final totalement jouissifs, ce sont des ingrédients qui font leurs preuves. Neil, c’est un très bon départ, on attend ton film suivant avec une impatience débordante.
Voracinéphile
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le 15 juil. 2014

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