District 9, réalisé par Neill Blomkamp, propose une réflexion originale sur la cohabitation entre humains et extraterrestres, mais peine à tenir ses promesses.
Le film débute sur une note visuellement marquante. La photographie, et en particulier la colorimétrie, confère une patine réaliste et crue qui immerge immédiatement dans cet univers. L’approche pseudo-documentaire renforce cette sensation, notamment dans la représentation de la réaction humaine face à l’arrivée des extraterrestres. Ce premier acte est d’ailleurs l’une des réussites majeures : la tension monte habilement, et on se retrouve propulsé dans l’action sans temps mort.
Malheureusement, District 9 s’essouffle à mesure qu’il avance. Les CGI, plutôt corrects au départ, deviennent désastreux dans les scènes finales, rendant difficile l’immersion dans ce monde pourtant bien conçu. Le scénario lui-même manque de subtilité : les personnages, écrits de manière très simple, ne sortent jamais des clichés du genre. Cette faiblesse s’accentue par l’absence de véritable suspense. Dès le départ, on devine facilement les trajectoires de l’intrigue et les enjeux, ce qui enlève toute surprise. De plus, le film hésite entre action et comédie, sans jamais trouver le bon équilibre, diluant son impact émotionnel.
En fin de compte, District 9 est une expérience frustrante. Bien qu’il commence sur des bases solides et offre un regard intéressant sur la science-fiction sociale, il tombe rapidement dans des travers de production, ternissant son potentiel.