Adapté d'un roman éponyme de Austin Wright, Nocturnal Animals est surtout l'œuvre d'un styliste devenu réalisateur : Tom Ford.


Et du styliste, on retrouve le sens du détail, et la beauté de la photographie. Tout est soigné, de la demeure glaçante de Susan jusqu'à cet environnement désertique de Tony, on sent la précision et la maitrise, mais aussi la qualité esthétique indéniable de l'ensemble. Esthétique qui se retrouve dans les détails importants au récit (canapé rouge de la critique de Susan qui se retrouve sur la scène du crime, voiture verte de la séparation qui est la même que dans le récit, et qui rappelle le vert de la robe dans la dernière scène, etc...), dans lesquels ont sent une facette presque maniaque.

C'est aussi un film d'ambiances. Si la demeure de Susan est glaçante, c'est aussi par sa solitude et le silence qui s'y impose, que l'on retrouve aussi chez Tony (sauf quand il est avec le flic). Ces ambiances reposent aussi sur un casting qui s'ajuste vraiment parfaitement à la narration, avec Amy Adams ultra convaincant, Jake Gyllenhaal qui multiplie les casquettes avec brio (alors que je dois avouer qu'il me laisse souvent de marbre), et surtout Michael Shannon, impeccable dans son rôle de flic tête brûlée. Alors certes, Tom Ford est bien moins à l'aise avec les rares scènes d'action de son film, plus balbutiantes, ou encore avec la mise en abîme trop scolaire (même si je suppose qu'elle est déjà dans l'œuvre originale, je me suis demandé à la fin du visionnage si elle était vraiment nécessaire), mais on lui pardonne volontiers quelques tâtonnements tant son atmosphère globale est réussie.

Si la comparaison est peut être ambitieuse, ce film m'a donné l'impression d'être l'héritage de No Country for Old Men. Que ce soit dans l'ambiance, les décors, la complexité (ou du moins la subtilité) du propos, il y à des aspects qui se rejoignent.

Cerise sur le gâteaux: ce final qui bien qu'un peu téléphoné (notamment à cause de la scène ou apparaît le tableau Revenge) remet en valeur tous les détails et offre à son film une multiplicité d'explications.


Je ne m'attendais à rien, et je n'ai pas été déçu! Un casting au poil et une film à l'ambiance pesante très réussi, qui s'inscrit dans la lignée de No Country for Old Men, vraiment quel pied!

Créée

le 12 nov. 2024

Critique lue 3 fois

1 j'aime

lklgf

Écrit par

Critique lue 3 fois

1

D'autres avis sur Nocturnal Animals

Nocturnal Animals
Velvetman
7

Lost Highway

L’écriture peut être une arme redoutable dans la construction machiavélique d’une vengeance. Il est vrai que le pouvoir de la plume a cette manie de faire resurgir en chacun de nous les pires...

le 14 janv. 2017

155 j'aime

9

Nocturnal Animals
mikeopuvty
4

Killing me softly with his book

Cher Edward, J'ai bien reçu ton bouquin de merde, et je l'ai lu en un rien de temps. Je suis restée sur le cul. 500 pages A4 pour raconter si peu, non mais c'est une blague ? T'as décrit tous les...

le 16 janv. 2017

102 j'aime

6

Nocturnal Animals
mymp
5

Ford discount

Vers le milieu du film, Susan, déambulant dans son immense galerie d’art, s’arrête soudain devant un tableau on ne peut plus flagrant : le mot revenge écrit en lettres blanches dégoulinantes sur fond...

Par

le 9 janv. 2017

96 j'aime

11

Du même critique

Beetlejuice
lklgf
6

Mi figue mi raisin

L'un des tout premiers films de Tim Burton, que je découvre avant le visionnage du tout récent Beetlejuice Beetlejuice.Un film qui colle à son époque, avec des effets spéciaux approximatifs et des...

le 19 sept. 2024

2 j'aime

No Country for Old Men
lklgf
8

Pile et Face

Pas grand chose à rajouter tant tout à déjà été dit sur ce film.J'ai largement apprécié un film au positionnement atypique, ou on se retrouve après la bataille, centré mais pas trop sur un shérif...

le 7 oct. 2024

2 j'aime

Nocturnal Animals
lklgf
8

No Tony for Women

Adapté d'un roman éponyme de Austin Wright, Nocturnal Animals est surtout l'œuvre d'un styliste devenu réalisateur : Tom Ford.Et du styliste, on retrouve le sens du détail, et la beauté de la...

le 12 nov. 2024

1 j'aime