Dites-leur que suis un homme est un magnifique plaidoyer pour la liberté et la tolérance.
L’histoire d’un jeune noir nommé Jefferson injustement condamné à la chaise électrique pour le meurtre d’un épicer blanc, dont il n’a été que le témoin, est un drame poignant et sensible.
Ce film va nous emmener découvrir la Louisiane des années 40, il fait part de la ségrégation et des préjugés dont il est question à cette époque, on voit par exemple que écoles et lieux publics sont séparés voir interdit aux personnes de couleur noir.Nous sommes bouleversé par la cruauté de l'homme blanc présent dans le film.
Mais ce qui est choquant, outre la domination blanche dans ce film, c’est cette déshumanisation d’un individu noir. En effet lors du procès, Jefferson se voit attribué un avocat blanc commit d'office. Cet avocat a construit sa défense en décrivant son client comme un imbécile qui s'est malencontreusement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et cela sous les yeux des jurés exclusivement blanc. Il a pensé le servir en le comparant à un animal et le rabaissant ainsi à l'état de bête incapable d'un raisonnement ou de la moindre préméditation. Jefferson est humilié lors de son procès il est associé à un cochon, les propos de son avocat sont aberrant : "Quelle justice y aurait-il à prendre sa vie ? Quelle justice messieurs ? Enfin c'est comme ci on envoyait un cochon à la chaise électrique, un pauvre et stupide cochon". D'autant plus que ceci est dit non pas seulement dans un lieu public mais dans un tribunal, un lieu de la justice, une justice que se doit d'abord de reconnaître en chaque homme le droit d'être humain.
Ce qui est affolant c'est que l'on est traversé par une réalité effroyable, être esclave est mieux, parce que l'on reconnait au mieux son statut et on s'y fait mais être traité de cochon est destructeur.
Mais ce procès désobligeant, n'est en réalité que le début du film, ce qui peut témoigner de la facilité et de la rapidité à juger un homme noir à cette époque.
Jefferson est à terre, submergé par la colère, il ne sait plus réellement qui il est, on lui à ôté son humanité. Sa marraine va se battre pour lui réaffirmer ses qualités humaines et restituer ainsi sa dignité par le biais d’un instituteur d’école Mr Higgins. Jefferson qui vit l’angoisse du couloir de la mort, doit apprendre qu’il est un homme et qu’il devra mourir comme tel.
Nous allons alors assister à la rencontre de Jefferson et Mr Higgins .Une rencontre difficile au début mais les deux hommes finiront par se lier d'amitié. Mr Higgins est un personnage attachant qui va nous amener au centre de la population Africaine, nous allons vivre à travers lui la ségrégation. Sa réponse à la demande de sa tante pour aider Jefferson, témoigne des enjeux et injustices présent à cette époque, Il déclare : "Un blanc à été tué et un noir va devoir payer pour ça, la loi est ainsi faite". Au début Mr Higgins ne veut pas être mêlé à cette histoire qu'il trouve dépourvus de sens, le destin de Jefferson est tracé et Mr Higgins en est conscient. Mais cette rencontre va beaucoup en apprendre à Jefferson mais également à Mr Higgins lui même.
A l'approche de la fin du film, nous allons assister à des adieux déchirant entre Jefferson et sa marraine, les enfants noir du village de Jefferson vont également lui rendre visite pour lui dire au revoir. Mais ce qui nous touche également c'est le remarquable courage de Jefferson à être fort. Mr Higgins a réussit à rendre la dignité d'un homme humilié et en colère. Cependant la fin du film n'est pas centré sur les derniers jours d'un condamné mais sur les tourments et sentiments de Mr Higgins.
Ce film créer un attachement du spectateur en vers Jefferson et jusqu'aux dernière minutes de film, nous avons étonnamment toujours espoir que Jefferson soit épargné car nous ne pouvons imaginer qu'une telle injustice soit commise. Bien qu'au fond de nous, l'on soit totalement conscient que cela va arriver. La montée crescendo jusqu'à l'exécution est très prenante.
Un film troublant qui amène à réfléchir, et dont la manière d'aborder un sujet délicat est vraiment exceptionnelle.
Jefferson sera effectivement exécuté, mais il sera mort en HOMME, il sera mort avec dignité. Et c'est sur des mots accablants de Jefferson que s'achève une merveilleuse oeuvre."Dites aux enfants que je suis fort, dites leur que je suis un homme."
Pour moi cette œuvre mérite qu'on s'y intéresse, ne serait-ce que pour la façon dont l'auteur aborde le sujet du système d'apartheid en vigueur dans les états du sud, par la remarquable mise en scène sans artifice ni effet spectaculaire qui dépeint parfaitement le climat oppressant qui régnait à cette époque.