Soyons clair, Divergente ne mérite pas 4. Plutôt 2, voir un gentil 3. Si je suis aussi généreux c'est parce que ce film m'a partiellement fait passer un bon moment, un peu à ses dépens, tant il cristallise tout ce qui fait la tendance actuelle de la SF pour pucelles.
Donc on a : une romance pas du tout prévisible du tout, de l'adolescent "tu es l'élu(e) parce que t'es trop unique", du manichéisme fin comme l'écorce terrestre, un manque de profondeur et de cohérence mal dissimulé par de la musique branchouille, et tous les trucs qui font fantasmer les pré-pubères (coiffures ridicules, tatouages tribaux, torses glabres etc.)
Bizarrement j'ai bien aimé la première partie du film, où il ne se passe rien, et qui sert juste de présentation à cette contre-utopie mal pensée. La société est génialement divisée en 5 groupes selon la nature de chacun, le principe de base étant qu'un humain ne peut être qu'une chose à la fois. Ben oui, imaginez si quelqu'un était à la fois honnête et intelligent par exemple, ça ne se peut pas voyons...
Les fraternels : eux leur force c'est le jardinage. Véridique. Du coup ils sont habillés en hippies et font pousser des chèvres pour le reste de la communauté, en souriant benoîtement.
Les altruistes : typiques du bon con, qui pense tellement aux autres qu'il s'oublie. Leur tâche c'est d'aider les vieilles à traverser la rue, et de dire aux autres "tu devrais être plus gentil" tout le temps. C'est le clan de naissance de l'héroïne, bien sûr.
Les honnêtes : ils sont foncièrement intègres, donc ils ont en charge la justice. Voilà. Sauf que selon le principe d'exclusivité ils ne sont pas intellos ni altruistes, donc en clair on confie la justice à des enfoirés d'idiots.
Les érudits : intellos.. ok, mais donc forcément : malhonnêtes, égoïstes, lâches et nuls en jardinage ; on se doute rien qu'un peu qu'ils vont faire chier.
Les audacieux : des "jeunes beaux" directement sortis du monde de la pub, gominés, tatoués et tout de noir vêtus qui courent en souriant façon Colgate et en gueulant "Youhouhou !" tout le temps. Ils sont absolument hilarants, j'ai pouffé à chacune de leur intervention. Clan choisi à la puberté par l'héroïne bien sûr.
Les sans-factions : bah en même temps quand tu es ni fraternel ni honnête ni ni altruiste ni intelligent ni tatoué c'est un peu normal qu'on te mette au ban de la société, faut pas venir chialer non plus. D'autant plus qu'il n'existe aucune qualité utile en dehors des 5 pré-citées alors...
La suite mérite à peine d'être développée, les méchants font un truc méchant qui est déjoué par les gentils qui trouvent quand même le temps de se galocher, mais chastement. Bref c'est plutôt mauvais mais ça m'a bien fait délirer, d'où mon indulgence.
En cadeau, un spoilage très très drôle du film : http://odieuxconnard.wordpress.com/2014/04/25/divergente-en-alu/