Auréolé d’une « Caméra d’Or » et d’un enthousiasme féru des festivaliers, j’attendais ce « Divines » non sans une certaine curiosité. Assouvie, force est de reconnaître que je n’ai pas adhéré à ce premier film potentiellement négligent et qui apparaît au final pour le moins séditieux.


Qu’en est-il exactement ? Doumia a des ambitions et du caractère. Gagner beaucoup d’argent, sortir de la cité et connaître enfin une vie rêvée. Avec Maimouna sa copine de toujours, elles vivent de petits larcins jusqu’au jour où elles visent plus haut et se joignent à un réseau de vente de drogue.


On ne peut reprocher à Houda Benyamina une belle sincérité à vouloir brosser un portrait cash et réaliste de ces deux gamines. Non plus l’énergie qu’elle déploie dans sa mise en scène. Mais un peu à l’image de son discours à Cannes, le tout apparaît un peu hystérique et brouillon. Autre souci, à force de mettre systématiquement l’oeil de la caméra sur les travers du personnage de Doumia, toute empathie pour elle est impossible. A l’inverse, celui de Mainmouna (Déborah Lukumuena est géniale) est beaucoup plus attachant, moins calculatrice, plus crédule c’est une suiveuse. Et c’est là où le bas blesse. Sans vouloir déflorer le film, ce traitement disproportionné des deux protagonistes semble reposer sur un jugement de valeur un peu malsain mais, et c’est le pire, non intentionnel. Sentiment renforcé par une scène finale particulièrement stigmatisante qui stoppe net toute velléité à l’optimisme. Conclusion qui pourrait laisser à penser que nous tenons là le premier film à l’esprit sarkozien sur les cités et de fait une espèce de cinéma antinomique à celui de Jacques Audiard.


Ces maladresses sont plombantes, et ce ne sont pas les scènes avec Djigui le danseur « tantôt dur, tantôt mou » qui viennent sauver l’ensemble. Sensées apporter un peu de fraicheur, elles finissent par discréditer plus encore le récit.


Bref, je n’irai pas plus loin, « Divines » ne m’a aucunement emballé !

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le 11 sept. 2016

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Fritz Langueur

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