Banlieue-land
Le cinéma français contemporain, d’Audiard (Dheepan) à Sciamma (Bandes de Filles), tente de construire un regard sur la banlieue. Il cherche à s’accaparer cet univers qui, pour beaucoup, à commencer...
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le 30 août 2016
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Houda Benyamina et son film s'imposent cette année comme l'avait fait Deniz Gamze Ergüven et son film Mustang l'an passé sur la croisette.
C'est le genre de film émotionnel, qui vous retourne. Donne autant envie d'applaudir que de cracher sur les gens en sortant de la salle.
Dounia, notre héroine, a soif de richesse et de succès. Vivant dans un bidonville avec une mère-enfant qui ne lui prête aucune attention, elle est habitué à s'en sortir seule. Son courage irrationnel et sa volonté de fer seront les seules armes à sa disposition.
Avec sa meilleure amie, Maimouna, les deux jeunes filles se mettent à dealer pour Rebecca. La couleur de l'argent commence à nourrir leur rêves de Cendrillon. Et le Prince de Dounia prends les traits d'un sombre et sexy danseur qu'elle s'amuse à espionner et provoquer.
Un film d'élévation, aussi bien spirituelle que visuelle. On sent dans la manière de filmer, une soif viscérale de toucher au divin, au sacrée. Accompagné d'une musique toujours religieuse et mystifiante, les images de grattes ciel vu d'en bas sont percutantes sans jamais touché au misérabiliste. Ce n'est pas un "film de banlieue", comme on a tant voulu étiqueté Bande de Filles deux ans auparavant.
Mais Divines est alors plus sanglant que Bandes de Filles. Une élévation qui se fait tellement rapidement, qui donne le vertige... et dont la chute est mortelle.
Bien sur, les scènes d'altércations entre les jeunes et les forces de l'ordre rappelle une réalité contextuelle d'il y a à peine 10 ans. Mais on sent une réelle volonté de la part de la réalisatrice de dénoncé sans tomber dans la provocation.
Enfin, les deux jeunes actrices sont de véritables révélations. Ce duo sublime le film, tant Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena nous font vivre à travers leurs personnages toute une palette d'émotions. Dans la beauté et la laideur, à la fois masculine et féminine, fortes et sensibles, elles nous font rires et pleurer. Jisca Kalvanda également, dans le rôle de Rebecca, la femme d'affaires et femme de fer, s'accapare un personnage au début sensé être masculin.
A mes yeux, c'est avant tout une belle histoire d'amitié entre Dounia et Maimouna. Le genre indestructible, qui prends tout son sens avec un final désenchantée.
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le 30 août 2016
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