Banlieue-land
Le cinéma français contemporain, d’Audiard (Dheepan) à Sciamma (Bandes de Filles), tente de construire un regard sur la banlieue. Il cherche à s’accaparer cet univers qui, pour beaucoup, à commencer...
Par
le 30 août 2016
72 j'aime
7
⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
L'un des grands bonheurs de la vie d'un cinéphile, me semble-t-il, c'est celui d'assister à l'apparition d'un acteur ou d'une actrice, de quelqu'un qui irradie littéralement l'écran, qui vous submerge, vous bouleverse, vous renverse littéralement. Qu'ensuite, pour bien des raisons, cet acteur ou cette actrice fasse "carrière" ou pas, n'est pas forcément important par rapport à ce "surgissement" miraculeux dont on aura été témoin. "Divines" est un film qui divise : certains - comme moi - se sont laissés emporter par l'énergie du film, sans trop se préoccuper d'un certain nombre de "fautes" de goût (l'horreur !), de narration ou de mise en scène, alors que d'autres ont calé sur ces maladresses. C'est leur droit le plus strict, et il est facile de comprendre combien le manque de subtilité, d'intelligence même de certaines scènes du film, le condamne à échouer dans ce qu'il aurait pu être, une chronique bien sentie de ces "banlieues" dont on parle tant depuis une ou deux décennies, sans en dire grand'chose de pertinent : finalement, "Divines" peut s'inscrire entre "De Bruit et de Fureur" (un grand film) et "La Haine" (un petit film) dans la liste pas si longue que cela des occasions manquées. Mais ce relatif échec politique, dialectique et esthétique du film ne me paraît que secondaire quand Oulaya Amamra est à l'écran, qu'elle aspire littéralement les regards et les émotions des spectateurs (même si le reste du casting ne démérite pas, loin de là : Déborah Lukumuena déploie en particulier une énergie comique remarquable...). On sort de ces deux heures époustouflés par ce petit bout de femme, qui a rallumé pour nous tout au long de "Divines" la flamme : espérons seulement que cette flamme ne la consume pas comme elle consume les personnages du film... [Critique écrite en 2016]
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2016 et Les meilleurs films français de 2016
Créée
le 9 sept. 2016
Critique lue 3.8K fois
34 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur Divines
Le cinéma français contemporain, d’Audiard (Dheepan) à Sciamma (Bandes de Filles), tente de construire un regard sur la banlieue. Il cherche à s’accaparer cet univers qui, pour beaucoup, à commencer...
Par
le 30 août 2016
72 j'aime
7
La réussite. Dur d'y croire lorsqu'on vient d'une banlieue où le quotidien se résume au trafic, à la violence et à la religion. Pourtant, rien ne peut empêcher les rêves et les ambitions de naître...
Par
le 2 sept. 2016
51 j'aime
5
Oulaya Amamra. Il sera difficile de parler de ce film sans mettre le nom d'Oulaya Amamra à chacune des lignes de cette prose tant la performance de l'héroïne de "Divines" est à couper le souffle. Une...
le 25 août 2016
48 j'aime
2
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
191 j'aime
115
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
190 j'aime
25