De belles figures du western dégradées par leur contre-emploi

On est très déçu par Ten wanted Men, Dix hommes à abattre, pourtant un opus de la célèbre production Ranown qui, à partir de 1949 associe pour 14 films à la Columbia l’acteur Randolph Scott et le producteur Harry Joe Brown. Cette série a produit, à partir de 1956, une série de chefs d'oeuvre dirigés par Budd Boeeticher et ecrits par Burt Kennedy, le premier d'entre eux étant Seven Men from Now "Sept hommes à abattre" (1956) à ne pas confondre avec ce film ci.

Faire un aussi médiocre film avec la panoplie de bons acteurs réunis est presqu'impossible et pourtant jamais ces figures du western ne nous auront autant irrités. Ils sont tous à contre emploi ou sous-employés : Randolph Scott en cattle baron arrogant, Richard Boone en amoureux transi, Skip Homeyer en pied tendre irritable, Leo Gordon et Lee Van Cleef dont les allures patibulaires sont disqualifiées par leur bêtise. La construction,  les péripeties, le montage, les rapports entre les personnages, leur crédibilité, les actions, rien ne va. L'explication principale tient sans doute au scénario de  Kenneth Gamet, qui déjà dans son premier western les Doolins of Oklahoma de Gordon Douglas, en 1949, transformait une histoire vraie pleine de rebondissements en scénario inepte et fatigant. Pourtant Fury à Furnace Creek, de 1948, du même réalisateur Bruce Humberstone, est tres attachant, et cela illustre bien l'importance d'un bon scenario pour stimuler le talent des réalisateurs, fussent ils expérimentés.