Un jeune peintre, Saït, conte un épisode décisif de son enfance qui eut lieu dans son village natal du Kirghizstan, la romance interdite en temps de guerre entre Djamilia, mariée à un homme peu attentionné et parti au front, et un paysan, poète à ses heures (chants du Manas). Cette tension amoureuse, qui résiste longtemps, perçue par le regard de Saït enfant, aboutira à la fuite du couple clandestin, hors de la communauté. Avec un sens naturaliste et lyrique très slave, l'histoire juxtapose la découverte du désir amoureux, libre, et la vocation naissante pour la peinture, comme moyen de saisir l'âme du monde. Très pur et aucunement mièvre.