« Une vie à attendre d’enterrer Django dans ce cercueil »

Un homme marche lentement, lourdement, une boue qui ne quittera pas le film, colle à ses bottes, il traîne au sol un lourd cercueil. Image choc dès l’ouverture du film pour un film choc, particulièrement violent au point qu’il sera interdit dans plusieurs pays durant plusieurs années.


Ce cercueil bien sûr a une place particulière dans ce film : symbole d’un homme qui est mort et qui survit uniquement pour assouvir sa vengeance. Ce cercueil, il lui a donné son propre nom, il s’identifie totalement à lui. Il le porte, le soulève, l’étreint, le descend, le remonte, le tire encore et encore. C’est que ce cercueil porte l’outil de sa vengeance à laquelle il s’identifie également. Un homme mort, un vengeur et du coup un homme qui ne peut plus laisser place à l’amour, qui n’a plus de place pour lui car aimer c’est risquer de perdre une fois encore la personne aimée. Une vie sans amour, sans risque d’aimer, une existence morte… Telle est l’histoire de Django : celle d'un homme brisé.


Que faut-il pour qu’un homme revienne à la vie ? Qu’il quitte la mort à laquelle il s’est attaché, qu’il accueille l’amour et donc la vie. Même brisé dans son corps et son psychisme, il pourra revivre et reprendre la route de la vie. Un parcours qui n’est pas gagné d’avance.


Django est violent : ça ne tire pas, ça mitraille. Django est sale : les personnages pataugent dans la boue, se roulent dedans. Mais Django c’est avant tout un film tragique sur la souffrance qui a pris pied dans le parcours de vie d’un homme et qui ne le quitte plus.

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le 18 sept. 2022

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abscondita

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