On le sait, les lois italiennes étaient à l'époque très permissives en termes de suites. Ce qui explique que lorsqu'un western spaghetti remportait du succès avec un protagoniste phare, d'innombrables suites officieuses tentaient de capitaliser dessus en reprenant explicitement le nom du héros... L'exemple le plus flagrant est celui du "Django" de 1966, qui connut des dizaines de fausses suites, pour une seule officielle en 1987 !
Le cas présent est assez étonnant. On pourrait croire que "C'è Sartana... vendi la pistola e comprati la bara" est un épisode officieux de Sartana. En effet, l'acteur principal a changé, et Sartana n'est plus vêtu de sa cravate rouge. En prime, les titreurs VF l'ont renommé... Django ?!
Mais non, il s'agit bien du troisième volet de la franchise Sartana. D'ailleurs Giuliano Carnimeo, réalisateur du deuxième opus, est de retour. Et George Hilton remplace simplement Gianni Giarko, indisponible (et qui reviendra pour les deux suites supplémentaires).
A noter que pour aller jusqu'au bout de l'embrouille, un personnage nommé Sabata débarque au milieu du film ! Mais il n'a rien à voir avec le film avec Lee Van Cleef. De quoi donner mal au crâne...
Alors, que vaut ce troisième Sartana ?
J'ai trouvé la première moitié plutôt molle. Sans vrai enjeu, avec une réalisation fonctionnelle mais quelconque. Sartana apparait plus générique, tandis que quand il est (un peu) mis en difficulté, les méchants lui laissent toujours gentiment le temps de trouver une astuce pour s'en sortir.
Par contre, ça se réveille dans les 40 dernières minutes, avec l'arrivée du fameux Sabata, aventurier excentrique. L'intrigue se focalise alors sur une cargaison d'or où tout le monde essaie d'entourlouper tout le monde, jusqu'à l'absurde. Ca en devient presque drôle (était-ce volontaire ?).
Mais c'est assez plaisant à voir, d'autant que le réalisateur semble se réveiller. Proposant quelques audaces formelles (reflet dans une cuillère, personnages vus à travers une chope, un split screen...), et des séquences plus dynamiques.
A l'arrivée, on est à peu près dans le ton des deux volets précédents.