Après un bon Inglorious Basterds, Tarantino était attendu au tournant pour ce qui devait être son apothéose : le western. En s'attaquant à un sujet de fond comme la seconde guerre mondiale, le Q s'était plutôt débarrassé de ses tics pop au profit d'une réelle histoire, et pas des saynètes juxtaposées et ultra-référencées.
On était alors en droit d'attendre la même chose de Django, qui au final se retrouve un peu le cul entre deux chaises. La volonté de tenir un fil directeur se fait sentir, mais le film se fait souvent interrompre par des éclairs de Tarantinerie (les mêmes qui vont ravir ses admirateurs, je ne dis pas). Ca m'a particulièrement agacé au niveau de la BO, aucune musique ne passe la minute, toujours une porte claquée ou un coup de feu pour venir l'éteindre. Alors ça veut dire quoi ? On veut tenir le spectateur en haleine jusqu'à l'apothéose finale ? Si c'est bien ça dont il s'agit, désolé Quentin, mais t'es pas assez bon pour ça - surtout sur 2h45 de pellicule.
En effet, le film souffre alors de sérieux problèmes de rythme suite à ce déséquilibre constant. Coincé entre les deux Serge du western spaghetti, principales sources d'inspiration et cibles des hommages-références, Q-Tips s'emmêle les pinceaux. Et si Christoph Waltz est là pendant la première partie du film pour le sauver, ça n'est pas le cas de Di Caprio, un peu à côté de la plaque.
Chacun retirera alors un peu ce qu'il veut de ce Tarantino, "l'ami des cinéphiles", tristement Tarantinesque, mais servi par une plus-value Waltz non-négligeable.