C'est le genre de film qui me fait aimer le cinéma en tant qu'art et qui me rappelle à quel point la technique sert l'art. Une photographie parfaitement exécutée pour souligner ce qui doit être vu ou du moins ce que le réalisateur veut qu'on voit. Des plans de caméra et des angles de vue pertinents pour situer les personnages dans leur environnement ou vis-à-vis d'autres personnages ou vice-versa (un plan très large pour montrer que le ou les personnages sont isolés ou perdus dans un lieu qu'ils ne connaissent pas, de la contre-plongée sur untel-le pour indiquer qu'il ou elle est dans une situation de force ou se sent en confiance,...). Un montage fluide pour marquer l'articulation des axes narratifs ou appuyer les plans de prises de vue.
Ajouter à tout ceci l'univers de Tarantino et vous obtenez ce chef d’œuvre. Le tout desservi par des acteurs investis et qui jouent dans ce film parce qu'ils aiment leur personnage, et non pas pour toucher le chèque: le tandem Foxx-Waltz est juste magistral, Di Caprio est impressionnant en planteur colonial et Samuel Lee Jackson très bon également en majordome noir esclavagiste (il n'y a que lui pour tenir ce genre de rôle à la perfection).
Et quelle ambiance ! De grandes plaines arides, des plantations sudistes pré-Sécession, le tout accompagné d'une superbe musique de western spaghetti et un thème principal plutôt entraînant. Ce film m'a emporté d'un bout à l'autre de son histoire. Je n'ai vraiment pas vu passer les 2h40. J'admirais les décors et je m'éclatais pendant les pétarades. Pour moi, c'est tout simplement le meilleur Tarantino. Chapeau l'artiste !