Quand réfléchir rime avec plaisir.

J’avais vu quelques fois ce film mentionné çà et là sur le net et il m’intriguait. Un jour, je me suis ennuyé et je me suis souvenu de son existence. J’ai donc décidé de le regarder, tout en ignorant complètement ce que j’allais voir. Je ne savais pas quel genre de film c’était quand je l’ai regardé. Je savais que c’était un film particulier mais sans plus. Et ce film m’a marqué. Non pas par sa réalisation ou son histoire, mais par l’enseignement que j’ai tiré après visionnage. Il n’y a rien de véritablement gore ni d’ambiance angoissante instaurée par une musique ou des décors d’épouvante. Une grande partie du film se déroule le jour et il y a de la musique country, mais pourtant, il s’agit bel et bien d’un film d’horreur. Et je l’ai compris en même temps que j’ai compris la raison d’être d’un film d’horreur ; le cinéma d’horreur ne fait pas forcément peur. Il dérange.

Et The Devil’s Rejects dérange. Il dérange par ses anti-héros (pour moi, ce ne sont pas des anti-héros car je n’ai personnellement pas suivi l’histoire à travers leur vision) et ses personnages en général, et il dérange également par le regard que nous force à adopter Rob Zombie. Personnellement, j’ai eu l’impression de n’avoir été que « spectateur » indifférent, malgré les atrocités commises aussi bien par le flic que par la famille. Je ne voulais pas forcément qu’un camp remporte sur l’autre. Et plus que tout, ce film m’a également fait réfléchir sur la manière dont je regardais cette confrontation. Est-ce que le fait que je sois totalement indifférent à l’issue de ce combat fait de moi quelqu’un de meilleur ou de pire que quelqu’un qui souhaite la victoire d’un camp ? Mon regard indifférent devant un tel spectacle est-il plus décent qu’un regard amusé ?

Je vais peut-être un peu loin mais c’est en tout cas le premier film qui m’a fait faire ce genre de réflexion (je ne sais pas si c’était le but de Rob Zombie) et pour cela, je lui mets un 8, bien que je ne puisse pas dire si j’ai apprécié le film ou non.