Après le triste spectacle du film avec Russell sur les accidents de voiture, il était devenu impossible que je m’infligeasse un autre film du grand dadais dégénéré. Mon amour du western, le fait que j’apprécie généralement le câpre (surtout avec sa raie) et Jackson, découvrir Waltz dont les qualités d’acteur me furent vantées y compris par mes éclaireurs les plus inflexibles emportèrent mes appréhensions initiales ; dorénavant je veillerai à conserver mes résolutions d’airain pour ne plus les éreinter sur la régurgitation cinématographique d’un attardé. Quel film abominable, même s’il est davantage minable que abeau, tout y est abject et laid. Il paraît que la première partie est bien, ma version a dû en être escamotée puisqu’elle a directement démarré par la nulle, bien que les suivantes furent encore plus nulles.
Ça démarre par un générique pompé sur celui de Jackie Brown ; on a beaucoup glosé sur la faculté inouïe qu’a Quentin Tarantino à recopier de manière éhontée tout ce qui a déjà été fait en mieux par d’autres et être ensuite encensé pour ses trouvailles et réinterprétations ; il en est maintenant arrivé au stade de se plagier dans une boucle autophagique destructrice. Et c’était pour nous infliger Jamie Foxx en plus. Même Joel McCrea et Randolph Scott ont plus de charisme, rendez-vous compte de la prouesse.
Le temps des Pulp Fiction et Jackie Brown est terminé, rarement spectacle aussi pathétique ne s’est déroulé sous mes yeux. Malgré tout, je ne regrette pas un seul instant sa vision, il permet de faire briller davantage les films de John Ford, Howard Hawks, Raoul Walsh et Sergio Leone qui contribuèrent à faire du western un genre noble du cinéma.