En préambule, je dirais que c'est un film dans lequel Tarantino ne passe pas son temps a faire des clins d'oeil à d'autres films. Il y en a pléthore bien sur, ça reste du Tarantino(Blacxploitation, western spaghetti,...), mais il y a dans ce film une plus grande sobriété à ce niveau que certaines de ses oeuvres plus récentes
Django unchained démarre sur les chapeaux de roues. Toute le premier acte est simplement exceptionnel, et il faudrait être très exigeant, passablement con ou manquer des qualités élémentaires pour pouvoir parler d'un film (si vous mettez mois de 6 à ce film, de grâce, dispensez nous de vos critiques ridicules qui ferait pâlir de jalousie le dernier des handicapés mentaux s'il vous plait) pour ne pas trouver que cette partie du film rivalise avec le meilleur du western Spaghetti. Donc tout le passage de l'affranchissement de Django et de son apprentissage du métier de chasseur de prime est une merveille.C'est essentiellement du au talent de Christophe Waltz aussi magnifique, quoi que dans un style très différent, que dans son rôle de nazi dans Inglorious Basterds. Jamie foxx n'est pas en reste et incarne ce Django de manière sobre et extrêmement efficace.
La seconde partie consistant en l'arrivée à Candyland est plus lente et moins prenante, mais c'est là que Quentin Tarantino derrière tout le sens du fun qu'il imprime à son film, et, qui semble irresponsable à l'homme de peu d'esprit , développe des principes éthiques assez sérieux. Un des meilleurs films que j'ai vu sur l'esclavage.A mille lieues du pathos dégoulinant que certains, se reposant paresseusement sur le devoir de mémoire essayeraient vainement de faire passer dans leurs films. En cela, Django est clairement une continuation de ce qu'il avait déjà essayé de faire dans Inglorious Basterds. Quel plaisir de voir ces proto-membres du ku klux Klan ridiculisés pour une histoire de trous dans un sac.Quel plaisir de voir cet ancien esclave découvrir le métier de sa vie qui consiste à tuer des blancs. Quel plaisir de voir le docteur schultz sortir de ses gonds non pas pour une cause particulière, mais par ce qui peut sembler n'être que pure égoïsme; parce qu'il a en face de lui un être aussi méprisable que monsieur Candie.
Bien sur vous aurez toujours les biens pensants pour vous dire que l'esclavage n'est pas une matière qui prête a rire et a faire un film fun. Ils considèrent fort probablement qu'il faut afficher pour parler de ces sujets un visage triste rempli de larmes de crocodiles de circonstance. Heureusement Tarantino n'appartient pas à cette triste engeance ce dont je le remercie au plus haut point.
A ceux qui considèrent qu'il faut être sérieux pour traiter d'un sujet grave, n'allez pas voir Django Unchained, vous y perdriez votre temps et n'y perdriez pas vos petites illusions, car Tarantinno n'essaye pas de vous convaincre de quoi que ce soit;il s'amuse de tout ça le bougre, mais c'est parfois en s'amusant que l'on apprend les meilleures leçons. Pour ceux qui comme moi pensent qu'il existe deux types de personnes qui les font rires, ceux qui le font exprès et ceux qui font sérieusement des choses sérieuses, allez y sans attendre, ce film est fait pour vous.
Je tiens à dire tout de même que le film perd un peu de sa qualité sur la seconde moitié et qu'il fait sans doute un quart d'heure de trop dans l'ensemble (je ne parle pas ici des quinze dernières minutes plus que nécessaire à la conclusion du film tant pour clôturer l'intrigue que d'un point de vue symbolique).
Je te dis donc auf wiedersehen cher Quentin, en attendant impatiemment ton prochain film.