La vengeance est un plat qui se décortique longuement avant d'être savourée dans les règles. Et comme dans tout bon Tarantino qui se respecte, elle est le personnage central de l'œuvre. Quentin, ce grand passionné, s'essaye aujourd'hui au western spaghetti. Marque de fabrique oblige, s'y croiseront effusions de sang et répliques bien crues à s’en lécher les doigts...
Django, chanté par Luis Backalov et Rocky Roberts, c’est ce qui retentit dès les premiers instants comme un hymne et qui dénomme notre héros. Tout juste libéré de sa condition d’esclave, notre nègre à cheval accuse les regards des blancs aux côtés de son nouvel ami le Dr King Schultz. Chasseur de primes de son état, celui-ci va lui apprendre les ficelles du métier en démontant le déterminisme racial qui sévit au même moment dans le Sud Américain. Et nous voilà partis dans ce plaisant périple avec au bout la libération de Broomhilda, l’épouse de Django, tandis que s’accroît la tension vengeresse au fil des minutes qui s'égrènent deux heures trente durant…
J'y ai vu l'ami Quentin revenir à des formes plus conventionnelles de tournage en début, non déplaisantes pour autant, puis retrouver ses premiers amours à partir de la deuxième moitié, avec toujours la même vibrance, la même minutie, la même précision dans chaque plan, de sorte que l’on attend, tranquille, le moment où tout va voler en éclats. On peut honorer Leonardo Di Caprio sur ce coup-là, qui démontre une fois de plus l'étendue de son talent en jouant les méchants, sans parler d'un Samuel L. Jackson tout simplement génial !
Bien avant cela ce sont les deux personnages principaux qui brillent : vous l'aviez adoré dans Inglourious Basterds, il revient avec toujours autant de sympathie dans Django Unchained, j’ai nommé Christoph Waltz. Soit l’un des acteurs les plus doués que porte ce monde, et l'ami Quentin l'a bien compris ! Jamie Foxx ne s'efface pas pour autant devant ce dernier, il mise tout dans le regard et fait valoir sa place de héros comme il se doit.
Et puis il y a la musique, la grande carte à jouer du cinéaste. Quelques partitions d'Ennio Morricone ont trouvé leur place au milieu du cœur country/folk, et même une pointe de rap, oui oui, pour accompagner les chevauchées comme pour soutenir les séquences sous tension. A souligner aussi, ce coup de génie pour avoir tourné le Ku Klux Klan en dérision dans une scène culte en devenir !
Le récit est comme toujours inégalable, on ne lâche pas une seconde, c'est que du bonheur... Longue vie à Tarantino ! =D