Quand on aime le cinéma, un Tarantino, ça ne se rate pas, parce que c'est à la fois visuellement fort, imaginatif, grand spectacle, l'interprétation rend de bonne humeur (Waltz est formidable), bref, du cinéma américain comme on aimerait en voir plus souvent.
Et force est de constater qu'après la première heure de Django, j'ai pensé voir déjà l'un des meilleurs films de l'année. Humour décapent en poches, Tarantino égratigne tout autant le western en parodiant tous ses codes, que la société américaine esclavagiste.
La parodie fonctionne à plein régime, les scènes se suivent avec un plaisir renouvelé (les scènes du shérif abattu, du sac à patates sur la tête sont en tête de liste).
Les bruitages du film sont aussi fabuleux (rien que de voir 2 bières se remplir donnent aussitôt l'envie de lui prendre des mains)...
Et puis, à la manière d'une Nuit en enfer dont il était scénariste, Tarantino s'en va nous sortir de notre petit confort, et le ton s'assombrit au fur et à mesure du film mais là, ça marche de moins en moins bien.
Le côté vengeance pour atteindre son but marche encore jusqu'à ce que Django abatte les 3 frères responsables de son destin malheureux.
Mais ensuite, ça s'allonge, et les 2 compères s'enlisent dans leurs "crimes pour l'humanité" jusqu'à ne plus s'arrêter sur l'échelle de l'horreur, et on se dit : mais pourquoi ?
Ok, il veut récupérer sa belle, mais bon, Django n'est pas Kiddo et un esclave peut-il faire à ce point abstraction de toute sensibilité face aux siens qui se font triturer... mouais!
Du coup cette 2ème partie de film me parait moins convaincante et surtout s'éternise jusqu'à un final plus proche d'un blockbuster que d'une vraie délivrance.
Alors, certes, l'ensemble fonctionne mieux que dans Inglorious Basterds mais encore une fois, immerger ses anti-héros violents dans l'Histoire nécessite ce quelque chose que Tarantino n'a pas encore réussi à choper et qui doit sûrement se situer au niveau de la réflexion critique de l'Histoire avec un grand H.