♪♫ DJANGOOOO ♫♪
La musique d'ouverture résonne dans ma tête à chaque fois que je repense au film. Je ne suis pas un gros afficionado de Tarantino à la base. Pulp Fiction et Kill Bill sont excellents pour moi, Reservoir Dogs ne m'a jamais excité plus que ça même si je reconnais la qualité du film, et les derniers du réalisateur, Death Proff et Inglorious Bastards sont loin d'être mémorables. Avec Django, Tarantino s'attaque au genre du western, genre qu'il admire puisque même ses autres films comporte beaucoup de ces codes. Django, c'est la rencontre entre King Schultz (Christoph Waltz, admirable) et Django (Jamie Foxx, über classe). Schultz est chasseur de primes et va aider Django à retrouver la femme de celui-ci, esclave d'un salopard du Sud des USA nommé Calvin Candie (Leonardo DiCaprio, impérial).
Après avoir vu Man with Iron Fists et Maniac, deux films que je ne pourrais pas recommander, Django m'a fait l'effet d'une bombe. C'est bien simple, on s'éclate, on jubile devant ce film où on sent que l'équipe s'est vraiment fait plaisir. On sent que les acteurs sont content d'être là, de donner le meilleur d'eux-même pour jouer dans un Tarantino et que celui-ci a vraiment fait le film qu'il voulait, chose décidemment beaucoup trop rare de nos jours et que seuls une poignée arrive à garder leur intégrité artistique pour faire le film de leurs envies. On pourra toujours critiquer Tarantino, son image qu'il possède, surestimé et arrogant pour certains d'ailleurs (ce que je peux comprendre quand je vois le dernier plan d'Inglorious), mais on ne pourra pas lui reprocher son talent objectivement. Ce mec sait filmer, il sait écrire des scènes de dialogues qui font mouche, il sait diriger ses acteurs et choisir sa musique. Une BO qui comme d'habitude mélange des thèmes de grands compositeurs de films moins connus avec des chansons de raps ou plus country mais qui passe toujours aussi bien dans ses films.
Et que dire de l'interprétation des acteurs? Christoph Waltz mérite bien son Golden Globe tant il illumine l'écran avec sa maîtrise de son jeu, sa verve cultivée et son charisme portée à bouts de bras. Le rôle est taillée à sa mesure, et c'est un vrai bonheur de regarder ses scènes. De même que Dicaprio, qui possède enfin son premier rôle de salaud et qui s'en sort admirablement bien tant il arrive à jongler entre moments de retenue et de colère, avec ce sourire méprisable qu'il lui va si bien. Jamie Foxx est aussi excellent, en esclave qui va se libérer de plus en plus de ses entraves pour devenir un homme libre. Mention spéciale à Samuel L. Jackson, qui joue le vieil homme de confiance de Candie, fatigué et aussi irrascible avec les noirs que ses maîtres. Le thème de l'esclavagisme est toujours un thème délicat, j'en veux pour preuve la polémique un peu ridicule sur l'utilisation du terme "nigger" dans le film, mais Tarantino arrive avec justesse à apporter une touche de sincérité bienvenue dans le film, sur un sujet toujours assez délicat aux Etats-Unis puisqu'il parle d'un épisode que ses habitants tente d'oublier.
Bref, ce Django Unchained est un vrai bonheur, un plaisir de cinéma qu'on voit rarement, où on déguste goûlument chaque séquence avec délice, d'autant que la durée du film (2h45) se boit comme du petit lait. C'est vraiment bien fichu, extrêmement bien écrit et souvent très drôle (la scène avec les sacs de toiles troués est absolument mémorable) et comme toujours bénéficie de personnages extrêmement bien campés et qui possède tous une classe indéniable. Si vous avez un film à aller voir en ce début 2013, je vous conseille fortement celui-ci.