En se concentrant purement sur une exégèse westernienne du film, on va dire qu'il y a trois inspirations différentes.
La première se place dans la tradition assez classique du western. On est au Texas (donc à l'Ouest), y a des chasseurs de primes et des shérifs. On se sent bien, comme à la maison, avec nos repères habituels. Bizarrement, c'est la partie du film que j'ai préférée...
Il y a de la neige (qu'est-ce que j'y peux si j'aime les westerns de neige ? Chacun ses névroses), et Christoph Waltz donne toute sa mesure. Ce type est un génie.
La seconde partie, la plus longue, s'éloigne pas mal du western. C'est le Sud, plus vraiment l'Ouest, on est dans une autre mythologie, plus Autant en emporte le vent que la Prisonnière du désert. Les plantations et les esclavages, pas les cow-boys.
Du coup, ça m'excite moins et puis ça traîne en longueur. Christoph Waltz et son personnage s'éteignent totalement pour laisser toute la place à ce mauvais acteur sans classe qu'est Jamie Foxx. Je reconnais que pour une fois DiCaprio est assez brillant, mais là aussi même son accent sudiste réussi finit par lasser.
Dans la troisième et dernière partie, Tarantino, qui a pourtant essayé de se retenir pendant deux heures, laisse une fois de plus les aspects les plus pervers et douteux de sa cinéphilie prendre le pas sur le reste. Pas sûr que ce soit une bonne idée d'exhumer le cadavre du western spaghetti. Malgré le talent fun de Tarantino, je m'ennuie prodigieusement, surtout en repensant à la première heure...