City Girl démontre par le sublime que les bouseux sont des dégénérés. Alors oui, c'est pas un scoop, mais c'est toujours bien de rappeler quelques vérités dans ce bas monde.
Lecture toute subjective de ma part je le concède, mais la primauté de la ville sur la campagne est ici avérée.
Et ce n'est sûrement pas un hasard si les plus belles scènes sont celles du début, montrant des passants pressés dans les rues de Chicago ou des serveuses qui s'affairent autour des clients dans le fast-food (et non dinner comme Gérard L. me l'a fait remarquer).
Quelle maestria dans la mise en scène, quelle vivacité ! Peut-être que Murnau, en vieil Européen, était-il sensible à l'énergie de la ville nord-américaine.
J'allais écrire que City Girl est un remarquable exemple de l'apogée du muet, mais en fait non, 1929 ce n'est déjà plus l'apogée, mais son crépuscule.
Une forme artistique qui disparaît brutalement en même temps qu'elle atteint la perfection est un phénomène rare (voire unique) dans l'histoire de l'humanité.
Assez triste quand on y pense, d'autant que plus jamais le cinéma ne retrouvera une telle maîtrise du langage visuel.
Et après mûre réflexion, on ne peut que se montrer indulgent avec Chaplin devant son refus obstiné de se mettre au parlant.
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