Un Balzac du cinéma

Tarantino a toujours été un esthète, misant le style, les dialogues et la présence de ses acteurs avant le reste, un Balzac du cinéma.
Cette fois encore, il ne déroge pas à la règle. Son scénario tient sur un post-it mais la façon dont il fait vivre ses personnages est purement jubilatoire. Les premiers trois-quarts du film, exercice de style appliqué, sont vraiment hors-norme, brillants et carrément excitants. Portés par Waltz juste époustouflant et dans une moindre mesure par DiCaprio parfait comme toujours, on boit du petit lait. Ajoutons à tout ça une mise en scène remarquable et le film est parti film pour côtoyer les sommets du 7ème art.
Seulement, il y a un hic et de taille...
Lorsque se pointe la dernière ligne droite, au moment où les acteurs cités plus haut signent leur « fin de mission », il ne reste plus grand chose à sauver du gâchis. À cet instant, le film ne repose plus que sur des bases bancales, à savoir le jeu zombiesque de Jamie Fox, un scénario qui part en quenouille et dont on ne pardonne plus les failles, et des scènes de fusillade outrancières juste non-crédibles, bref, tous ces éléments gênants venant rabaisser la qualité qui semblait pourtant partie pour toucher au sublime.
Bref, comme seul Dieu est parfait, j'aime à croire que Tarantino a sabordé volontairement son film afin de ne pas toucher de trop près les étoiles. C'est la raison pour laquelle je ne lui attribue pas la note suprême.
Ceci dit, ça reste malgré tout un putain de bon film !