Django Unchained par ngc111
Après un Inglorious Bastards qui s'engonçait dans la médiocrité entre deux scènes de génie pur (l'ouverture et la séquence de la taverne), Tarantino revient aux affaires avec Django Unchained, film à l'ambiance Western et traitant de l'esclavage des noirs. "Traitant" est un bien grand mot puisque le réalisateur nous sert comme à l'habitude un film avec une part de grotesque, de déjanté voir de fabuleux qui desservira toute tentative d'y voir une once de réalisme historique.
On y retrouve Christophe Waltz toujours aussi génial, beau parleur et dont la prestation vaut le détour à elle toute seule ; celles de DiCaprio et Jamie Fox ne sont pas mal non plus mais l'on saluera davantage l'incongruité du personnage de Samuel Jackson, surprenant et permettant à la deuxième partie du film de retrouver du souffle.
L'écriture est réussie, les amateurs de Tarantino apprécieront comme souvent les dialogues pleins d'humour et de phrasé que le maître à l'art de faire déclamer à ses héros.
Moins réussie est la réalisation à proprement parler avec des ralentis trop nombreux et superflus et surtout des scènes d'action qui, dans la veine d'Inglorious Bastards, se font moins intéressantes que dans d'autres film du même réalisateur, s'étirent trop en longueurs, et font montre d'incohérences qui peuvent certes appuyer le côté gore/comique mais finissent par lasser.
Mais Django Unchained se suit avec tellement de plaisir, propose tellement d'humour, tellement de personnages intéressants, que l'on finit par pardonner à Quentin Tarantino ses tics de réalisation qui deviennent gênants et que l'on apprécie le film sans trop sourciller.
En espérant que la recette change un peu pour les prochains projets de ce cher Quentin...