Ce qui faisait le charme de Reservoir Dogs et de Pulp Fiction à leur époque, la parlotte entrecoupée de canardages, n'envoûte plus le spectateur assidu que je suis. J'avais aimé Kill Bill, film quasiment sans scénario, qui consistait en un long dialogue entrecoupé de morts brutales. Inglourious Basterds reprenait aussi le thème préféré du réalisateur, la violence soudaine amoureusement mêlée à du verbiage sans fin, avec en prime un méchant effrayant.
Oui, dans Django, Tarantino casse un peu les stéréotypes. L'homme blanc qui libère Django est allemand, il montre quelques aspects de l'esclavagisme peu illustrés à l'écran, le domestique "collabo" et les esclaves effrayés par leur propre liberté. Dommage que ce soit un blanc, même allemand, qui ouvre les yeux à Django. Di Caprio joue un méchant poussif, son personnage, peut être trop réaliste, manque de charisme.
Le script pêche par manque d'humour, de dérision, de distance et au final, souffre de l’absence d'une véritable originalité. Plusieurs scènes valent le coup d’œil quand même, mais d'un point de vue réalisation, pas sur le fond. Comme d'habitude, tout le monde parle, et soudain ça shoote dans tous les sens. La violence est appréhendée non pas par les effets gores mais par sa soudaineté. Ces instants où tout dérape, véritable signature du réalisateur, sont jouissifs (dans ce film, je pense à la maîtresse de maison qui se fait "renvoyer" dans la pièce d'à côté).
Bon. Tarantino est un grand réalisateur, mais ce n'est pas son meilleur film.