Le western, le genre cinématographique fondateur de la passion de Quentin Tarantino. Et enfin il s'attaque à la réalisation d'un western aussi bien dans le fond que dans la forme. Il veut rendre hommage aux westerns des années 60' et notamment à ceux de Sergio Leone. Pourtant il choisit de rendre un hommage plus particulièrement au Django de Sergio Corbucci. Ce n'est pas juste un remake, mais c'est une totale réécriture. C'est pour cela que Tarantino remporte l'Oscar du meilleur scénario original en 2013.
La mise en scène est parfaite, rien à redire, c'est du Tarantino tout craché. Sa façon de filmer est reconnaissable et il nous fait plusieurs gros plan sur les visages de ses protagonistes comme dans les westerns des années 60'. Ses dialogues à rallonge sont toujours présent et ses phases de violences sont plus sanguinolentes que jamais. Parce que le film est très violent et très gore, sûrement le plus violent des films de Tarantino. Surtout la scène de fin, oui, oui, je commence par la fin. Tarantino nous pond la scène de fusillade la plus violente qu'il n'ait jamais fait. Le meilleur c'est que toute l'action est lisible, on ne loupe rien.
Ce qui me permet de parler du seul point négatif que j'ai trouvé au film, sa longueur. Ce n'est pas un film lambda en trois actes. Dans Django, il y a un quatrième acte après qu'on croit que tout soit terminé. Le dernier acte est un poil trop long, beaucoup moins percutant que la fusillade de fin, dommage. Et je n'ai pas compris la séance d'équitation de Django à la fin.
Et encore un Oscar du meilleur second rôle pour Christoph Waltz dans le rôle du Docteur King Schultz, c'est son deuxième après son rôle du SS Hans Landa dans Inglourious Basterds, toujours du même Tarantino. Il est encore au sommet de son art et incarne encore le parfait polyglotte. Le mec est génial, à savoir que dans Kill Bill Vol.2 on aperçoit la tombe de sa femme (Paula Schultz). Du côté des antagonistes Leonardo DiCaprio n'est pas en reste. Sa scène où il s'entaille la main et continue de jouer est top. Il joue le parfait négrier incestueux. Sa sœur est interprétée par Laura Cayouette qui nous donne la pire scène du film (rappelez vous le tir de colt), mais ce n'est pas de sa faute. Comme d'habitude Quentin Tarantino apparaît lors de son film dans une petite scène explosive. On reste dans les caméos avec l'apparition de Franco Nero, ça fait plaisir.
Mais les vrais stars sont les black (j'aurais bien employé un autre mot, mais Spike Lee aurait tweeter), dans leur situation d'esclaves ce sont eux qui tirent leur épingle du jeu. Ils sont ceux qui font avancés le récit, ceux qui débloque la situation et ceux qu'on veut voir évoluer dans le film. Django interprété par Jamie Foxx est puant de charisme, il a la classe, ne parle pas beaucoup, mais quand il parle c'est juste. Son apprentissage par le docteur est un point essentiel du film. L'habituel Samuel L. Jackson est lui aussi parfait dans son rôle. C'est le régisseur de Candyland qui accepte son rôle d'esclave, mais parce qu'il a la belle vie. Il gère Candyland d'une main de maître et se montre très intelligent. C'est d'ailleurs lui l'antagoniste principal, c'est lui qui est plus à craindre que Calvin Candie. Pour clôturer on a la femme en détresse interprétée par Kerry Washington qui n'en est pas une. Il ne faut pas oublier qu'elle a tentée de s'échapper plusieurs fois et qu'elle parle plusieurs langue, pas comme ses « propriétaire ». Ceux sont eux les vrais héros, ce film est pour la cause noire, n'en déplaise à monsieur Lee.
D'ailleurs les racistes sont dépeint comme de parfait idiots. Mention spécial à Big Daddy qui est hilarant au début. Mais très vite leur idiotie, au début marrante, devient dangereuse. On a les prémices du Klu Klux Klan (avec la présence surprise de Jonah Hill), sûrement un clin d’œil aux cagoules rouge du Django originel. La scène de la charge des membres du KKK sur cheval les montre dangereux, mais avec le flashback on s'aperçoit que ce sont de parfait idiot.
J'ai presque failli oublier de parler de la bande original. Comme d'habitude c'est très bon, et on a le plaisir d'entendre une compo de Jamie Foxx avec 100 Black Coffins pendant la scène de la fusillade. C'est méta tout ça. Bien sûr j'ai eu le plaisir d'entendre Django de Luis Bacalov lors de la scène d'introduction. Dommage que le film ne se termine pas dessus. La soundtrack est cool.
Rien à voir avec celui qui prend comme modèle, Django est vraiment un très bon film. Il plaide à 200% la cause noir et nous sert un excellent western dans cette période d'esclavagisme. Le film est long, mais mis à part le quatrième acte vous ne verrez pas le temps passé. Je conseil fortement, pas le meilleur de Tarantino, mais un excellent hit.